Category: Actualités et politique


par Antoine Dumini, François Ruffin 06/05/2017 paru dans le Fakir n°(52) septembre – novembre 2011

Francfort, notre capitale invisible ?

Il y a 6 ans Antoine, pendant ses vacances, a visité la Banque Centrale européenne, à Francfort.
Discrètement, cette ville est devenue notre nouvelle capitale. Mais comme, sur place, le guide n’était pas terrible, à son retour de congé, il a interrogé Frédéric Lebaron, à la fois sociologue et économiste, auteur de La BCE et la révolution néolibérale – et qui collectionne des fiches sur tous les banquiers centraux de la planète…

Antoine : Je me suis rendu à Francfort parce que, ces temps-ci, on a l’impression que c’est devenu notre nouvelle capitale. Régulièrement, la Banque centrale réclame plus de « flexibilité sur le marché du travail ». En février dernier, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, déclarait qu’ « augmenter les salaires est la dernière bêtise à faire en Europe » – au même moment, on apprenait que le CAC 40 allait augmenter ses dividendes aux actionnaires de 13%, pour atteindre 40 milliards, mais ça ne soulevait pas la colère du président de la BCE.

Frédéric Lebaron : Et pourtant, on ne dit pas que Jean-Claude Trichet est un leader du néolibéralisme en Europe…

François : Surtout, dernièrement, on est tombés sur cet article dans Le Figaro. La BCE a adressé une lettre à l’Italie, qui donne carrément des ordres au gouvernement. Trichet et son successeur, Mario Draghi, listent carrément les sociétés à privatiser : « transports publics, voirie, fourniture d’électricité, à l’exclusion de la distribution d’eau qui devra rester publique ». Ils exigent de modifier le Code du travail, « de rendre plus flexibles les procédures de licenciement », de « privilégier les accords au sein des entreprises aux conventions sectorielles ». Et surtout, ils imposent à Silvio Berlusconi de « procéder par décret, d’application immédiate, et non par projet de loi, que le Parlement met toujours du temps à approuver. » Même l’ancien commissaire européen Mario Monti estime, désormais, que l’Italie est dirigée par un « podestat étranger ». Et Le Figaro conclut : « Si ce n’est pas un programme de gouvernement ou une mise de l’Italie sous tutelle, c’est tout comme. »

Antoine : À lire ces lignes, on a le sentiment que le centre du pouvoir s’est déplacé là-bas, à Francfort. Et pourtant, cette capitale demeure largement invisible. Je veux dire, pour l’instant, il n’y pas eu de manifestations d’Italiens, de Grecs, de Français, entre la cathédrale Saint Barthélémy et la place Römerberg.

Frédéric Lebaron : Exactement. On pourrait dire que la BCE a construit son invisibilité. Elle s’est placée dans une position d’expertise, au-dessus des partis et des états. Il y a très peu de travaux universitaires à son sujet – et elle fait tout pour les décourager. Il y a également peu d’investigations des journalistes. Pour l’instant, elle a rarement été la cible des mouvements sociaux – qui s’en prennent aux dirigeants nationaux.

François : Dans nos cortèges, on se moque de Sarkozy, mais jamais on n’a brûlé une effigie de Trichet…

Antoine  : Qui c’est, d’ailleurs, Trichet ?

Frédéric Lebaron : Eh bien, même s’il cultive une image « apolitique », cet ingénieur des Mines et énarque a été conseiller de Giscard d’Estaing à l’Élysée, puis directeur de cabinet d’Edouard Balladur au ministère des Finances, en 1986, quand la droite privatisait les banques, les assurances, TF1… En 1993, il est devenu gouverneur de la Banque de France et est resté célèbre en pratiquant la politique du « Franc fort », dont il a été l’un des principaux théoriciens.

Antoine : Du franc fort à Francfort…

Frédéric Lebaron : L’objectif de sa « désinflation compétitive » était de défendre coûte que coûte la parité du Franc face au Mark. Ce qui a produit une montée du chômage, car on limitait l’accès au crédit en maintenant des taux d’intérêt élevés.

François : C’était la politique de la BCE avant la BCE ?

Frédéric Lebaron : Si on veut. Enfin bref, sous couvert d’ « expertise », Trichet ne s’est jamais privé d’intervenir dans la politique française : lors du passage aux 35 heures, par exemple, il avait mis en garde contre le risque de « renchérissement du coût du travail ». De façon déguisée, mais il fait de la politique.

Au service des peuples, ou des rentiers ?

Antoine : Quand je me suis rendu à la BCE, je n’ai pas échappé à un superbe Power Point, et surtout on m’a remis cette brochure : « Pourquoi la stabilité des prix est-elle importante pour vous ». L’intervenant était très fier de montrer, graphique à l’appui, que l’objectif des 2% d’inflation avait toujours été respecté.
Mais pourquoi, en fait, la stabilité des prix est importante pour moi ? Pourquoi on en a fait la priorité des priorités ?

Frédéric Lebaron : Tout d’abord, ce chiffre de 2% est comme sorti d’un chapeau : on n’a jamais su en quoi il correspondait à un « niveau optimal d’inflation ». Pourquoi pas 3 ou 4%, ce qui semble historiquement plus réaliste ?
Ces discussions de chiffres peuvent paraître inutiles, mais avec 4 % d’inflation – ce qui n’est pas non plus l’Allemagne des années 20 – cela pousserait à augmenter les bas salaires, réduirait d’autant la dette de l’État et celle des ménages ou des entreprises…

Antoine : Mais de qui l’inflation est-elle l’ennemi ? L’intervenant de la BCE m’a expliqué que c’était avant tout mauvais pour les personnes ayant une petite retraite…

Frédéric Lebaron : C’est faux. Même si cela déplaît aux dirigeants économiques, les retraites, comme les salaires, devraient toujours être indexés sur l’inflation. Non, l’inflation, c’est d’abord l’ennemi des créanciers, des détenteurs de capitaux, de ceux qui ont beaucoup d’argent à placer. Pour Keynes, l’inflation participe à « l’euthanasie des rentiers » : la valeur réelle de leur épargne diminue.

Antoine : Et donc, il faut d’autant plus nous persuader que c’est important pour nous. Alors que ça va contre notre intérêt…

Frédéric Lebaron : Tout à fait. Derrière des mesures présentées comme « techniques », la BCE a un agenda caché : réduire les coûts salariaux, diminuer la pression fiscale, abaisser les protections sociales…

François : C’est presque une lutte des classes, discrète, d’autant plus discrète qu’elle passe par des instruments monétaires, auxquels personne ne comprend rien.

Frédéric Lebaron : En quelque sorte. D’ailleurs, il faut faire un retour en arrière, aux années 70. Là, les dirigeants économiques ont nourri des inquiétudes très fortes. Ils avaient le sentiment qu’ils ne contrôlaient plus la machine, que les hausses de salaire devenaient quasi-automatiques, avec des revendications puissantes. À l’inverse, les profits, les dividendes, les revenus du capital diminuaient. L’inflation gênait les banques et les acteurs financiers parce qu’elle réduisait la valeur des créances et favorisait les personnes qui s’endettent. Ils ont donc mis en scène l’hyperinflation. Ils l’ont présentée comme une menace, comme un danger pour toute la société. Dans les années 80, on a donc rétabli une économie favorable aux créanciers, aux rentiers.

Antoine : Et ça vaut toujours trente ans plus tard ?

Frédéric Lebaron : Le débat se rouvre en ce moment. L’ancien chief economist du FMI, Kenneth Rogoff, vient de secouer ce tabou. Il propose une inflation modérée, à hauteur de 5–6%, comme moyen de réduire les dettes publiques. C’est une solution qui a fait ses preuves dans le passé, mais qui implique pour les entreprises de moins rémunérer leurs actionnaires… Mais il reste isolé. Vous avez vu Le Monde d’aujourd’hui ?

Antoine : Non.

Frédéric Lebaron : C’est comme la réponse de l’orthodoxie à Kenneth Rogoff, pour que, justement, ce débat ne se rouvre pas vraiment. Sur les six personnalités interrogées par Le Monde, comme par hasard, aucune n’est favorable à l’inflation. Jacques Delors annonce que « l’inflation n’est plus une solution ». Pour Daniel Cohen cette proposition est « complètement en dehors des clous », et pour Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, laisser courir l’inflation « est immoral et dangereux ». Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, qui avait pourtant proposé une inflation à 4% en 2010 et déclenché une réaction hystérique des banquiers centraux, crache le morceau avec franchise : pour lui, l’inflation s’apparente à une « expropriation ». On voit parfaitement qui peut avoir peur d’un taux d’inflation un peu plus élevé…

La gauche se coupe son bras financier

François : Je voudrais revenir à la fondation de cette Banque Centrale « indépendante » – c’est-à-dire indépendante des gouvernements, des démocraties, mais pas forcément indépendante de la finance. Là, à la création de la BCE en 1998, sous Jospin, après le Traité de Maastricht, sous Mitterrand, c’est comme si la gauche oubliait tout un acquis de son histoire.
Je veux dire : en 1870, les Communards n’osent pas toucher à l’or de la Banque de France – qui prête 250 millions à Thiers pour venir les écraser ! En 1924, le Cartel des gauches se heurte à ce qu’ils appelleront eux-mêmes « le mur de l’Argent ». En1936, le Front Populaire se heurte à la Banque de France – qui est « indépendante », c’est-à-dire qui est aux mains des financiers. Suite à tout ça, il y a comme une prise de conscience de la gauche : dans le programme du Conseil National de la Résistance, il est prévu la nationalisation du crédit. Finalement, ce n’est pas fait totalement, ça l’est pour les banques de dépôts mais pas pour les banques d’affaires. En 1981, les socialistes nationalisent 90% du crédit.
Et là, surprise, en 1993, tout cet héritage intellectuel est liquidé, tout ce savoir acquis par des expériences douloureuses. On crée une banque centrale « indépendante », on ne cherche plus à avoir la mainmise sur la création de crédit. Comment expliquer que l’on se coupe les bras à ce point ?

Frédéric Lebaron : On était encore dans l’idée qu’il y aura deux temps : une construction d’abord économique de l’Europe qui permettra ensuite celle d’une Europe politique, puis sociale. La majeure partie de la gauche croyait réellement que l’on allait vers un état fiscal européen, qu’on mènerait des politiques de relance, des grands programmes, etc. Les faits ont montré que c’était un leurre. Ils se sont trompés. Aujourd’hui, on assiste au contraire au durcissement du pacte de stabilité dans un sens disciplinaire. En pleine période de stagnation et de chômage massif, on mène des politiques d’austérité ! L’autre motif était géostratégique. Il fallait attacher l’Allemagne réunifiée à l’Europe. En 1992-1993, il y a un échange : les Allemands acceptent la monnaie unique, renoncent à leur Mark adoré – et en contrepartie, ils obtiennent une banque centrale encore plus indépendante que la Bundesbank, installée sur leur territoire. Et une politique monétaire très orthodoxe.

François : C’est pas correct, mais je vais prononcer le mot. On a l’impression que les Allemands ont besoin de « collabos » pour imposer leur politique monétaire. C’est Trichet qui fait la leçon aux Français. C’est Mario Draghi qui sermonne les Italiens. Sans que les Allemands ne soient en première ligne, alors que ce sont les plus durs…

Frédéric Lebaron : On peut avoir, comme on l’a fait, une lecture de classe des décisions de la BCE. Mais on peut aussi voir une lecture nationale. En ce moment, de vives tensions s’expriment à Francfort : c’est un peu l’Allemagne et ses vassaux, les Pays-Bas par exemple, contre le reste de l’Europe. Notamment les pays du sud.

François : Mais la Grèce se serait-elle mieux portée en dehors de la zone euro ?

Frédéric Lebaron : Oui, je pense : elle aurait pu, par exemple, avoir recours à une dévaluation – afin de favoriser ses exportations. Comme elle ne peut pas utiliser cette arme, ni des barrières douanières, elle ne peut pas développer son industrie… Et on menace, en plus, de la priver des fonds structurels européens, le seul mécanisme de solidarité intra-européen. C’est-à-dire de l’enfoncer encore davantage dans ses difficultés… Et donc, dans ses déficits.

1789 et les deux issues

François : Je vais prendre une comparaison, vous me direz si elle est stupide.
Le point de départ de la Révolution, en 1789, c’était déjà une crise des dettes publiques. Le roi convoque les états généraux avec, dans l’idée, de lever un nouvel impôt, que l’aristocratie et le clergé se mettront d’accord pour imposer une nouvelle taxe au Tiers-État. Mais la bourgeoisie s’est sentie assez forte, alors, pour refuser, pour obtenir l’appui du peuple, et pour finalement trouver une autre solution : les biens de l’Église seront nationalisés, puis revendus pour renflouer les caisses de l’État. Les révolutionnaires feront de même, un peu plus tard, avec les biens de la noblesse qui s’exile. Si je cite cet exemple, c’est, d’abord, parce qu’on raisonne trop, en ce moment, j’ai l’impression, avec des outils strictement économiques. On s’enlise dans la technique financière, et c’est un truc complètement dépolitisant. Tous les jours, ils se flattent de leurs « innovations », de hedge-funds, de subprimes, de swap, de crédits structurés… tout un jargon, et c’est comme si nous, dans la gauche de gauche, on se laissait aspirer, on entrait dans leurs bidouillages compliqués plutôt que de forger nos propres armes : quelles sont les classes frappées par la crise actuelle ? Quelles alliances sont possibles ? À quelles conditions ?
Et ensuite, ce précédent nous ouvre deux hypothèses pour le présent. Soit, comme le roi l’espérait en 1789, on laisse faire les décideurs – qui renforce la pression fiscale sur les ménages, qui sabre les services publics, etc. Soit, comme ça s’est produit en 1789, un front du refus se dresse, mais alors quelles ressources peut-on trouver ?

Frédéric Lebaron : Ce rappel me paraît éclairant.
Votre hypothèse n°1, d’abord, on laisse faire. Il faut comprendre que, pour les dirigeants de la BCE, la crise d’aujourd’hui ouvre une « fenêtre d’opportunité ». C’est une chance pour eux, et ils comptent bien s’en saisir pour mettre en œuvre tout leur programme : moins d’État social, hausse de la TVA, nouveau recul de l’âge de la retraite… Un document du FMI l’énonce sans ménagement : « les pressions des marchés pourraient réussir là où les autres approches ont échoué. Lorsqu’ils font face à des conditions insoutenables, les autorités nationales saisissent souvent l’occasion pour mettre en œuvre des réformes considérées comme difficiles, comme le montrent les exemples de la Grèce et de l’Espagne ». Qu’on les laisse faire, et voilà le chemin.
Maintenant, votre hypothèse numéro 2, plus optimiste. La force sociale est la grande inconnue à l’heure actuelle. La crise peut, doit, constituer une « fenêtre d’opportunité » aussi pour ceux qui réclament plus de justice sociale, plus de redistribution des richesses, etc.

François : Mais les « ressources » ? L’équivalent des biens du clergé, où est-ce qu’on les trouverait ? Par l’expropriation des actionnaires ?

Frédéric Lebaron : Pourquoi pas. Mais l’impôt, ou même l’inflation, sont aussi des formes efficaces d’expropriation. Cela suppose un corps social mobilisé et organisé, avec des forces syndicales, politiques, puissantes, pour arracher ces progrès.

Antoine : Il va en falloir, des forces, pour renverser la BCE ! L’Euro-Tower a l’air solidement installé…

François : Le 13 juillet 1789 aussi, la Bastille paraissait solidement installée.

Vous avez dit « indépendante » ?« Ni la BCE, ni une banque centrale nationale, ni un membre quelconque de leurs organes de décision ne peut solliciter ni accepter des instructions des institutions ou organes communautaires,La BCE en est fière : elle se revendique indépendante des gouvernements, des états membres ou de tout autre organisme ».
Mais à l’égard de la sphère financière ?

Le futur président de la BCE, Mario Draghi, qu’Angela Merkel a qualifié de « très compétent », et Nicolas Sarkozy « d’homme de qualité », n’était autre que le vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs – la banque d’affaires qui a maquillé les comptes de la Grèce…
Otmar Issing, le grand théoricien de l’euro, « chief economist » de la BCE entre 1998 à 2006, a fait le chemin inverse : il est passé conseiller international de Goldman Sachs.
Axel Weber, ancien président de la Bundesbank, représentait l’Allemagne à la BCE : aussitôt quitté ces fonctions, plutôt que de retourner à l’Université, il a préféré prendre la tête de la banque suisse USB – contre 1,7 millions d’euros et autres stock-options.
Quant à Jean-Claude Trichet, dont le mandat s’achève, on ignore encore à qui il vendra ses conseils (ou non). Il perçoit, pour l’instant, 345 252 euros par an, soit près de 30 000 euros par mois – ce qui le rend si proche des classes laborieuses et l’autorise à prôner la rigueur salariale pour les autres…

 

Cet article mis en ligne provient du Fakir n°52
Dans ce numéro, vous y trouverez aussi un dossier intitulé « Contre l’oligarchie, les médias, la finance : que faire (et que ne pas faire) ? » et des articles sur la conquête sociale du congé de maternité, le massacre des terres arables, la torture d’un étudiant tunisien, etc.

 

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La démocratie n’est pas la guerre, par Edwy Plenel

Le débat sur l’état d’urgence est une question d’efficacité : quelle est la bonne riposte au défi totalitaire de l’État islamique ? La surenchère sécuritaire de la présidence Hollande est une réponse de court terme, inspirée par l’immédiateté politicienne plutôt que par le souci de solutions durables. Concédant à l’adversaire une victoire symbolique, elle désarme notre société autant qu’elle la protège, mettant en péril nos libertés individuelles et nos droits collectifs. 

Il n’y a pas, d’un côté, des gouvernants responsables et, de l’autre, des commentateurs irresponsables, des hommes d’État versus des enfants de chœur, des impliqués face à des indifférents. Les six députés – trois socialistes, trois écologistes – qui, jeudi 19 novembre, ont voté contre la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, alors même que, légalement, il pouvait encore durer six jours, ne sont pas moins soucieux de leurs concitoyens et sensibles à leur sécurité que les promoteurs de cette fuite en avant vers l’état d’exception et, par conséquent, la mise en suspens de la démocratie. 

Car la démocratie, ce n’est pas simplement le fait de voter, qui n’en est qu’un des instruments. C’est une culture concrète, une pratique vivante, un écosystème complexe qui suppose la participation des citoyens, l’équilibre de pouvoirs et de contre-pouvoirs, l’indépendance de la justice, des libertés d’expression et d’information, de réunion et de manifestation, une société mobilisée, un contrôle des gouvernants par les gouvernés… Sans compter le respect des opposants. 

Or c’est déjà la preuve d’une brutale régression démocratique, témoignant d’un état de panique plutôt que de sang-froid, qu’il soit presque devenu intolérable à certains qu’on puisse s’alarmer de cette brusque accélération sécuritaire, opérée sous le coup de l’émotion, pratiquement sans débats approfondis ni réflexion poussée. 

Que ses partisans soient, sur le moment, largement majoritaires dans notre monde politique, voire dans l’opinion, ne vaut pas jugement définitif : l’Histoire ne manque pas d’exemples où des positions très minoritaires dans l’instant ont préservé l’avenir, ses possibles et ses lucidités. 

Il n’y eut ainsi qu’une voix, une seule, celle du sénateur démocrate Russ Feingold, pour voter contre le Patriot Act, un mois après les attentats du 11 septembre 2001. Mais, un an plus tard, en octobre 2002, à la Chambre des représentants, ils étaient 133 (contre une majorité de 296) à s’opposer au recours à la force contre l’Irak. À prendre date par leur refus d’une politique affolée par l’idéologie, aux conséquences plus durablement catastrophiques que l’attaque à laquelle elle prétendait répondre : l’invasion d’un pays souverain, l’Irak, hier allié et armé face à l’Iran, qui n’avait aucun lien, idéologique ou logistique, avec les terroristes d’Al-Qaïda et qui ne menaçait le monde en rien, ne détenant plus d’armes de destruction massive. 

De cette législation d’exception et de l’aveuglement qui l’a accompagnée, entre délires étatiques et mensonges médiatiques, ennemi déshumanisé et guerre barbarisée, la démocratie américaine et le monde entier ont pu mesurer, depuis, l’immensité des dégâts, dont nous payons précisément le prix aujourd’hui, en France. 

Catastrophique, le bilan est sans appel : impuissance à juguler ce terrorisme totalitaire, qui n’a cessé d’étendre son champ d’action au point de revendiquer un territoire étatique aux moyens financiers considérables ; incapacité à faire reculer l’idéologie qui le cimente, cet islam sectaire wahhabite dont le premier foyer est l’Arabie saoudite, monarchie obscurantiste pourtant ménagée et toujours soutenue ; en revanche, large capacité à produire et aggraver les désordres dont Daech s’est nourri, par la destruction totale de l’État irakien, la brutalisation inimaginable de sa société, le demi-million de morts, au bas mot, des huit années d’occupation américaine (2003-2011), la plongée du pays dans une guerre de religions au sein même de l’Islam, entre sunnites et chiites. 

Ne pas apprendre de l’Histoire, c’est fragiliser l’avenir. 

Des ripostes qui, par agendas idéologiques ou tactiques, profitent des peurs pour des visées de politique intérieure, de popularité immédiate ou d’habileté politicienne, peuvent être lourdes de désastres à terme. 

Violenter la démocratie que l’on prétend défendre contre des adversaires qui la haïssent ; parler le même langage d’anéantissement, d’éradication et de destruction que ces derniers ; habituer notre propre société à baisser la garde sur les libertés fondamentales : non, ce n’est pas montrer notre force, mais prouver notre faiblesse. C’est se laisser prendre au piège des terroristes, tels des lapins aveuglés par des phares : épouser leur temporalité qui est celle d’un présent monstre, sidérant et paralysant, un présent sans passé ni futur. Un présent mort, inerte, sans espoir ni promesse. 

En assénant d’emblée, tel un axiome qui n’appellerait aucune démonstration raisonnée et informée, que « la France est en guerre », François Hollande a fait précisément ce choix, le 16 novembre, devant les parlementaires réunis en congrès à Versailles. Uniquement dévolu aux enjeux sécuritaires, son discours était doublement aveugle : aux causes, donc au passé ; aux solutions, donc au futur. 

Le seul horizon qu’il propose est l’immédiat de la guerre, non seulement au lointain mais au plus proche, ici même. C’est une perspective sans issue parce que sans mémoire. Indifférente aux contextes, généalogies et héritages qui ont façonné la menace, cette réponse présidentielle est de courte vue et de souffle court. 

Sous l’apparence de sa détermination, elle est comme hors sol : à la fois déconnectée des origines internationales du drame et, ce qui est plus grave, inconsciente des conséquences nationales de son entêtement. 

Aussi risque-t-elle fort de n’avoir d’autre avenir que la perpétuation, sinon l’extension, de la catastrophe comme l’annoncent déjà tous les spécialistes, chercheurs ou diplomates, connaisseurs de la région ou vétérans du renseignement, dont le constat est unanime : c’est un retour de boomerang qui, aujourd’hui, meurtrit la France. 

L’inédit qui nous saisit tous d’effroi, cette violence déchaînée contre une société ouverte et diverse, est porté par des décennies d’erreurs stratégiques, de l’Afghanistan à l’Irak. Elles sont nées d’anciennes logiques de puissance qui refusent de se mettre en cause en prenant en compte les nouvelles donnes d’un monde devenu multipolaire. Un monde plus imprévisible et plus insaisissable, issu des progressives émancipations des tutelles coloniales ou impériales, avec leurs zones d’influence ou leurs blocs d’appartenance. 

Fédérant une gauche conservatrice qui, si elle avait été au pouvoir, aurait sans doute suivi l’aventure américaine que refusa, en 2003, la droite chiraquienne, François Hollande persiste dans ce contresens tragique. Mais, ce faisant, il expose dangereusement une démocratie française déjà bien fragile tant elle est de basse intensité, mal armée pour résister aux tentations autoritaires, et, surtout, gangrénée depuis trente ans par la diffusion d’un imaginaire antirépublicain où l’identité supplante l’égalité, où la sécurité s’impose à la liberté, où la peur des autres détruit la fraternité des hommes. 

Quand l’erreur américaine a surtout malmené le monde, à raison de la puissance des États-Unis, la faute française risque surtout d’abîmer notre pays, de malmener sa démocratie, voire de donner la main à ses fossoyeurs. 

« Les noces sanglantes de la répression et du terrorisme » 

Pour dévaler un escalier, il n’y a que le premier pas qui coûte. La prolongation de l’état d’urgence, indissociable dans l’esprit de l’exécutif de sa perpétuation par son inscription dans la Constitution, est ce premier mouvement d’un désastre démocratique, non pas annoncé mais déjà en cours. 

Le spectacle du Premier ministre enjoignant les députés, supposés faire la loi, de ne pas céder au « juridisme » (lire l’article de Mathieu Magnaudeix) ou demandant à leurs collègues sénateurs de ne pas prendre le « risque » de saisir le Conseil constitutionnel, pourtant garant du respect de nos droits fondamentaux, est comme l’instantané de cette brutale régression. 

Dans l’esprit de nos gouvernants, l’état d’urgence signifie bien le congédiement de l’État de droit, illustré par le silence abyssal, sinon l’éclipse totale, de la ministre supposée garder les libertés, la garde des Sceaux, ministre de la justice. Plutôt qu’un raccourci momentané, permettant de faire face à des impératifs sécuritaires, c’est un court-circuit durable, accompagnant un recul des principes, réflexes et repères démocratiques (lire l’article de Lénaïg Bredoux). L’argumentaire qui justifie son imposition repose sur un mensonge factuel, doublé d’une irresponsabilité politique. 

La contrevérité, c’est l’affirmation que les forces de sécurité n’auraient pas, sans son adoption, les moyens de traquer les terroristes, avec toutes les possibilités légales de surveillance, de perquisition, d’arrestation exorbitantes du droit commun que réclame une situation d’urgence. 

Comme si la France ne disposait pas d’une législation antiterroriste spécifique, cadre répressif dense et sévère, révisé plus d’une dizaine de fois en dix ans, complété par une nouvelle loi il y a un an à peine et par la loi dite renseignement il y a moins de six mois. Comme si l’arsenal juridique n’avait pas cessé d’être renforcé, endurci, aggravé depuis les années 1980, et la première vague d’attentats de 1982, suivie de celle de 1986, puis par celle de 1995 (ici un bref récapitulatif). Comme si la question pertinente était l’adéquation de loi en vigueur et non pas l’efficacité des services de renseignement. Comme s’il suffisait de changer la règle pour s’exonérer de tout examen critique. 

À cette désinformation, faite pour habituer le pays au recul des libertés, le pouvoir ajoute la proposition sidérante, alors même qu’il sera en vigueur et pèsera de tout son poids sur la vie publique, de faire entrer l’état d’urgence dans la Constitution, aux côtés des pouvoirs exceptionnels déjà accordés par l’article 16 au seul chef de l’État et de l’état de siège prévu par l’article 36 pour les temps de guerre. 

Face à une question d’ordre public, fût-elle dramatique, aucune démocratie sûre d’elle-même, de sa stabilité institutionnelle et de sa solidité constitutionnelle, n’oserait une telle embardée : modifier, par opportunité, la loi fondamentale. Est-il besoin de rappeler qu’aussi liberticide soit-il, le Patriot Act américain est une loi provisoire, révisable et prolongeable à intervalles réguliers, soumise à évaluations et contrôles, enquêtes bipartisanes sur ses dommages collatéraux, etc. ? 

Mais le pire, c’est que ce coup de force se double d’une profonde irresponsabilité : le satisfecit donné par une majorité de gauche à l’agenda idéologique de la droite autoritaire, sinon de l’extrême droite. 

Extension de la déchéance nationale aux binationaux nés Français, même s’ils n’ont d’autre pays d’appartenance que le nôtre (lire l’article de Louise Fessard) ; autorisation donnée aux policiers de porter leurs armes hors du temps de service, et par conséquent d’en faire usage quand ils sont des citoyens ordinaires ; inclusion du « comportement », et non plus seulement des activités, pour autoriser des mesures privatives de liberté par simple suspicion ; généralisation des intrusions, surveillances, assignations à résidence, etc., hors de tout cadre judiciaire, par simple décision de police administrative ; pouvoirs exceptionnels donnés aux préfets et à leurs services dans l’application de dispositions dont l’équilibre ou la pertinence reposera sur leur seul discernement tant le simple soupçon, qui n’exclut pas le préjugé, y aura sa part ; aggravation du contrôle étatique, et donc de la censure d’Internet, tandis que la tentation d’un contrôle direct des médias eux-mêmes, et donc une régression de leur pluralisme, resurgit via un amendement parlementaire… socialiste (lire le billet de Mathieu Magnaudeix). 

 Tandis que l’État se libère ainsi du droit, préférant l’exception à la règle, la société est mise en congé, ou plutôt en quarantaine. Comment sérieusement imaginer que l’on puisse convier les électeurs aux urnes régionales alors même que l’on invite la démocratie à faire silence, à ne pas se rassembler, à ne plus tenir meeting, à ne pas défiler et manifester ? L’argument sécuritaire est utilisé pour fermer la société sur elle-même et vider l’espace public de sa substance. 

Alors que le défi climatique est un enjeu de civilisation, les autorités arguent des attentats pour fermer les frontières aux citoyens du monde qui se mobilisent pour cette cause universelle. Et les marches internationales de la COP21 sont d’ores et déjà interdites comme le sera, très probablement, toute manifestation de rue exprimant dissonances et dissidences. 

Ayez peur, et je m’occupe du reste, nous dit désormais le pouvoir, érigeant la défiance envers une société pluraliste, vigilante et mobilisée, en principe de survie et de durée. Les terroristes ne pouvaient rêver victoire plus symbolique : l’invite à déserter la démocratie et à déléguer aveuglément notre pouvoir pour mieux le perdre durablement. 

C’est cet engrenage que nous refusons car, plutôt que de nous protéger, il nous fragilise et nous expose. Loin d’être irresponsable, cette position de principe préserve l’avenir, en refusant que se perpétuent « les noces sanglantes de la répression et du terrorisme ». 

Cette injonction fut celle de l’écrivain et journaliste Albert Camus, en 1955, l’année même où fut inventé, par une loi du 3 avril, cet état d’urgence aujourd’hui imposé pour une durée de trois mois, ce qui ne s’était jamais produit depuis la guerre d’Algérie (1954-1962). Et peut-être pérennisé, demain, dans notre Constitution. Des Justes, pièce de 1949, à L’Homme révolté, essai de 1951, Albert Camus n’a jamais eu de complaisance pour le terrorisme. Quelle que soit l’accumulation de misères, de désespoirs et d’humiliations qui peut en être l’origine, il ne lui trouvait aucune excuse, condamnant un moyen d’action qui, invariablement « cesse d’être l’instrument contrôlé d’une politique pour devenir l’arme folle d’une haine élémentaire ». 

Son alarme de principe n’en a que plus de portée, d’autant qu’elle fut lancée sur la scène inaugurale du débat qui nous occupe aujourd’hui, dans un climat d’urgence dramatique. Camus, comme tous les démocrates sincères, c’est-à-dire tous les républicains véritables, s’alarmait d’une course à l’abîme où « chacun s’autorise du crime de l’autre pour aller plus avant ». 

Dans un contexte franco-algérien de guerre civile et de crise morale, dont les enjeux mémoriels ne sont pas sans lien avec nos défis présents, il pressentait combien l’aveuglement immédiat aux causes et aux solutions allait durablement faire le jeu du pire et des pires, dans les deux camps. De la chute d’une République (française) sous les coups de boutoir des ultras de la colonisation à la déchirure d’une Nation (algérienne) par la militarisation du mouvement indépendantiste, sans compter la banalisation contagieuse de la torture, la suite allait hélas lui donner raison. 

Mais en 1955, il pense qu’il est encore possible d’enrayer la machine infernale, et c’est pourquoi il redevient un temps journaliste à L’Express, avant de retourner au silence, dans l’incompréhension de ses propres amis, après l’échec de son appel à la « trêve civile », à Alger, en janvier 1956. 

L’Express était aussi la tribune de l’homme politique sans doute alors le plus lucide, Pierre Mendès France. Le 14 mai 1955, il y signait un appel à ne pas laisser la politique à ses professionnels. En ces temps aussi troublés que les nôtres, il appelait à une « mobilisation de la volonté populaire » face au risque de confiscation d’une « politique réservée aux initiés, chasse gardée des techniciens ». 

« La politique appartient au citoyen, si le citoyen veut la prendre », concluait Mendès France. C’est ce que nous faisons en refusant un état d’urgence dont l’idéologie guerrière nous dépossède de notre exigence commune : la démocratie. 

URL source: http://www.mediapart.fr/journal/france/201115/la-democratie-n-est-pas-la-guerre

Par Eric Zuesse– Le 12 novembre 2015 – Source Strategic Culture Foundation

Un article extraordinaire de Politico du 12 novembre, intitulé «Les attaques vont être spectaculaires », révèle que le directeur de la CIA George Tenet, et que son chef de l’anti-terrorisme, Cofer Black, avaient prévenu la Maison Blanche de l’attaque contre les tours jumelles, mais qu’on leur avait répondu : « Nous ne sommes pas tout à fait prêts à examiner cette question. Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours. » Comme le journaliste de Politico, Chris Whipple, l’explique ensuite :  «(Traduction : ils ne veulent pas qu’un écrit montre qu’ils avaient été avertis)»

Ça ne pourrait pas être beaucoup plus grave. Bush savait que ça allait arriver, mais n’a rien fait pour l’empêcher. Il n’a même pas essayé. En d’autres termes, sa seule vraie préoccupation, à l’époque, était que ce soit fait d’une manière telle qu’on ne puisse pas prouver qu’il le savait – pour qu’il puisse nier qu’il avait laissé consciemment cela se produire. Il a bien insisté là-dessus. Et c’est ce qu’il a fait, il a toujours nié sa participation.

Whipple écrit ensuite:

Le matin du 10 juillet, le chef du département de l’agence qui surveillait Al-Qaïda, Richard Blee, a fait irruption dans le bureau de Black. Et il a dit : « Chef, ça y est. Le toit s’est écroulé » raconte Black. «Les informations que nous avions réunies étaient absolument incontestables. Les sources se recoupaient. Et c’était en quelque sorte la goutte qui faisait déborder le vase». Black et son adjoint se sont précipités dans le bureau du directeur pour informer Tenet. Ils sont tous tombés d’accord qu’il fallait organiser une réunion d’urgence à la Maison Blanche.

Cette réunion a eu lieu à la Maison Blanche. Mais avec Condoleezza Rice, la conseillère à la sécurité nationale et l’amie personnelle de Bush, et pas avec Bush lui-même – la possibilité de nier était l’obsession de Bush, et agir de cette façon permettait de la préserver ; si on apprenait un jour que cette réunion s’était tenue, Rice serait la seule personne à devoir se justifier. Elle protégeait le Président qui ainsi n’aurait pas à rendre de comptes sur le fait qu’il avait permis l’attaque – si un jour on lui en demandait.

En dépit de l’importance et de l’urgence du problème, Bush n’a pas jugé utile de venir en personne parler à Tenet et à Black, ni de les interroger. Black et Tenet ont été stupéfaits de sa réponse. Black a dit Politico : «Je continue à ne rien y comprendre. Je veux dire, comment est-il possible d’avertir ses supérieurs autant de fois sans que rien ne se passe ? C’est un peu comme dans La Quatrième dimension.» 1

Toutefois, lorsque la Maison Blanche avait dit : « Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours », la réponse à ce mystère était déjà claire, et Black et Tenet étaient tous les deux des gens intelligents ; ils savaient ce que ça voulait dire, mais ils savaient aussi qu’ils se mettraient en danger s’ils venaient à dire publiquement quelque chose comme : La Maison Blanche avait l’intention de faire une déclaration du genre, « Nous ne savions pas que ça allait se produire » après les faits. Et c’est, bien sûr, exactement ce que la Maison Blanche a dit. Et elle continue à le dire : le successeur de Bush n’a aucun intérêt à changer de version ; le président Obama a lui-même menti au public, quand il a dit, par exemple, que les attaques du 21 août 2013 au gaz sarin en Syrie avaient été perpétrées par les forces de Bachar el-Assad, alors qu’elles l’avaient été par les forces qu’Obama soutenait – et il savait pertinemment que c’était elles qui l’avaient fait – ou quand il a dit que le renversement du gouvernement démocratiquement élu d’Ukraine (mais corrompu comme la quasi-totalité des derniers dirigeants ukrainiens), le président Viktor Yanoukovitch, en février 2014 était une révolution démocratique, et non pas un coup d’État américain que sa propre administration avait commencé à préparer au printemps 2013.

George W. Bush vient d’une famille de pétroliers et toute l’opération a tourné autour du pétrole. Un autre copain de Bush était Bandar Bush, le prince Bandar bin Sultan al-Saoud, le membre de la famille royale saoudienne qui était à l’époque ambassadeur du Royaume à Washington, mais qui par la suite est devenu le principal stratège international de la famille Saoud. Wikipedia, par exemple, dit de lui qu’« après la fin des tensions avec le Qatar sur l’approvisionnement de groupes rebelles [pour renverser Assad en Syrie], l’Arabie saoudite (sous la direction de Bandar) a détourné ses efforts de la Turquie pour les orienter vers la Jordanie en 2012 ; il a exercé des pressions financières sur la Jordanie pour pouvoir y développer des camps d’entraînement supervisés par son demi-frère et adjoint Salman bin Sultan. »

Le président Obama continue de protéger George W. Bush, et d’empêcher la famille Saoud d’être poursuivie pour être le principal bailleur de fonds des djihadistes («terroristes »), en maintenant au secret dans une prison fédérale l’homme qui avait servi Oussama ben Laden en tant que comptable d’Al-Qaïda et collecteur de fonds ; il se rendait surtout en Arabie saoudite, la patrie des Sunnites, mais aussi dans d’autres royaumes arabes sunnites, pour recueillir des dons en espèces de plusieurs millions de dollars pour la cause d’Al-Qaïda du djihad mondial, du liquide provenant, entre autres, du prince Bandar bin Sultan lui-même. Le comptable / collecteur de fonds a dit qu’ils payaient de gros salaires à leurs combattants. C’était des mercenaires tout autant que des djihadistes. Le comptable / collecteur de fonds a également dit que « sans l’argent des Saoudiens, rien ne serait possible ». Le témoignage du comptable / collecteur de fonds a été requis dans une affaire judiciaire initiée par des membres de la famille des victimes du 11 septembre, et même le président américain n’a pas réussi à l’empêcher, ou alors il s’en est servi pour signifier subtilement au roi saoudien que nous, les États-Unis, sommes le boss et que nous pouvons le faire tomber, si Obama décide de le faire. C’est seulement grâce à la collaboration des médias étasuniens que le secret du financement du mouvement de djihad international pourra désormais être gardé.

Mais l’aristocratie américaine ne veut certainement pas que le Président, dont ils sont propriétaires, le fasse ; après tout, les Saoud leur ont toujours énormément rapporté. Comme Thalif Deen de Inter Press Service l’a rapporté le 9 novembre 2015, «Le gros contrat d’armement d’environ 60 milliards de dollars d’armes avec l’Arabie Saoudite est considéré comme le plus gros de toute l’histoire des États-Unis. Selon le Government Accountability Office (GAO.) 2, l’organisme d’audit apolitique du Congrès des États-Unis, environ 40 milliards de dollars de transferts d’armes aux six pays du Golfe ont été autorisés entre 2005 et 2009, et l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis en ont été les plus gros bénéficiaires.» Les Saoud en achetaient plus que toutes les autres familles royales sunnites réunies, plus encore que les Thani qui contrôlent le Qatar. Ces deux pays et les Émirats arabes unis, tous des dictatures fondamentalistes sunnites, ont le plus contribué à faire tomber le leader chiite laïque de Syrie, Bachar al-Assad. L’aristocratie étasunienne a également bénéficié de longue date du soutien de la famille Saoud pour réaliser son vieux rêve de prendre le contrôle de la Russie.

Le 9 octobre 2001, juste après le 9 septembre, Le New York Times a cité Bandar Bush:

Ben Laden avait l’habitude de venir nous voir, quand l’Amérique, je dis bien l’Amérique, aidait nos frères moudjahidines en Afghanistan par l’intermédiaire de la CIA et de l’Arabie saoudite, pour se débarrasser des forces laïques communistes de l’Union soviétique, a déclaré le prince Bandar. Oussama ben Laden est venu nous dire : « Merci. Merci d’avoir fait venir les Américains pour nous aider ».

Bien que le communisme soit arrivé à son terme, le gouvernement de la Russie est toujours laïque, et la Russie est un concurrent de plus en plus sérieux pour les dictateurs pétroliers sunnites fondamentalistes sur les marchés pétroliers et gaziers internationaux (en particulier le marché européen) ; ainsi donc, les dictatures djihadistes et les États-Unis font cause commune dans le but de remplacer le gouvernement de la Russie pour le plus grand profit des aristocraties de toutes ces nations.

Et, de plus, les investisseurs de Lockheed Martin et d’autres fournisseurs du Pentagone tirent au passage un grand profit de la vente d’armement, etc. pour faire ce travail. Le président des États-Unis est leur meilleur commercial. Dans la Stratégie sécurité nationale 2015 3 du président Obama, le terme agression revient 18 fois, dont 17 fois en référence à la Russie. Il s’agit là de la mission qu’Obama assigne au ministère de la Défense des États-Unis et les États-Unis ne pourraient, soi-disant, jamais participer à une agression ; de fait, le terme agression n’est jamais appliqué aux États-Unis eux-mêmes. Par exemple, notre bombardement de la Libye pour se débarrasser de Mouammar Kadhafi, un allié de la Russie, était purement défensif, absolument conforme aux traditions du département de la Défense des États-Unis.

Voici un autre extrait de l’article du NYT de 2001 sur Bandar Bush :

Il a reconnu que la cause d’une partie de la rage des milieux islamistes radicaux est économique, et que les droits de l’homme étaient un luxe que certains pays arabes ne pouvaient pas se permettre. « Nous voulons d’abord que la plupart des gens aient assez à manger. Si nous y arrivons, alors il sera temps de s’occuper de tous vos fantasmes, à vous les Américains, » a-t-il dit.

Le roi saoudien est la personne la plus riche du monde, et de loin : il possède le gouvernement saoudien qui détient Saudi Aramco qui possède des réserves de pétrole de 260 millions de barils, ce qui à 40 dollars du baril, équivaut à 1 000 milliards de dollars ; et ce n’est qu’un début. Il faut y ajouter la richesse personnelle de personnes comme le prince Bandar, ou le prince Al-Walid Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saoud – ce dernier est parmi les principaux actionnaires à la fois de Rupert Murdoch News Corp. et de Citigroup (et d’autres grandes sociétés). Donc, pour ce roi mille fois milliardaire et ces princes milliardaires, les « droits de l’homme sont un luxe que l’Arabie saoudite ne peut pas se permettre. »

Et voici quelque chose d’autre que Bandar Bush a déclaré au NYT:

« Dans une démocratie occidentale, si vous perdez le contact avec votre peuple, vous perdez les élections », a déclaré le prince Bandar. « Dans une monarchie, vous perdez votre tête. »

Résumons-nous : la raison pour laquelle le pote de Bush (et de la plus grande partie de l’aristocratie américaine), le prince Bandar, ne veut pas de la démocratie en Arabie Saoudite, c’est que c’est une monarchie et que tous les membres de la famille royale pourrait perdre leur tête si leur pays devenait démocratique. Ils veulent que «la plupart des gens aient à manger » dans leur royaume, mais ils ne veulent pas de « tous vos fantasmes à vous, les Américains ». Il leur faut d’abord construire des palais. Quand ils en auront assez (ce qui n’arrivera jamais), les Saoud laisseront les droits de l’homme entrer dans leur pays.

C’est aussi la raison pour laquelle chaque membre de la royauté doit contribuer généreusement aux fonds que les religieux saoudiens – le clergé le plus fondamentaliste de tous les pays à majorité musulmane – leur désignent comme étant saints, à savoir des groupes djihadistes comme Al-Qaïda et ISIS, qui ont pour objectif de propager leur religion dans le monde entier. Tout cela trouve son origine dans l’accord de 1744, que le clerc anti-chiite fanatique Muhammad ibn Abd al Wahhab et l’ambitieux chef de gang Muhammad ibn Saoud (le fondateur de l’Arabie saoudite) ont conclu, et qui a établi simultanément la nation saoudienne wahhabite et la secte wahhabite de l’Islam, qui ont une seule et même tête : les descendants des Saoud. Cet accord a été fort bien décrit dans le livre d’Helen Chapin Metz publié en 1992 au catalogue de la libraire du Congrès américain, Arabie Saoudite: une étude du pays. (C’est moi qui en souligne une phrase) :

«Manquant de soutien politique en Huraymila [où il vivait], Muhammad ibn Abd al Wahhab est retourné à Uyaynah [la ville où il était né], où il a rallié à lui plusieurs dirigeants locaux. Uyaynah, cependant, était tout près de Al Hufuf, l’un des centres chiites duodécimains de l’est de l’Arabie, et ses dirigeants se sont naturellement alarmés du ton anti-chiite du message wahhabite. En partie en raison de leur influence, Muhammad ibn Abd al Wahhab a été obligé de quitter Uyaynah et il est allé à Diriyah. Il avait auparavant pris contact avec Muhammad ibn Saoud, le chef de Diriyah à l’époque [à qui il avait insufflé sa haine des chiites], et deux des frères [de Saoud] qui l’avaient accompagné [Saoud] quand il [en accord avec les enseignements Wahhabites de la haine des chiites] avait détruit des monuments funéraires [qui étaient sacrés pour les chiites] autour d’Uyaynah.

En conséquence, lorsque Muhammad ibn Abd al Wahhab est arrivé à Ad Diriyah, les Al Saoud étaient prêts à le soutenir. En 1744, Muhammad ibn Saoud et Muhammad ibn Abd alWahhab ont fait le serment musulman traditionnel de travailler ensemble à établir un État dirigé selon les principes islamiques. Jusqu’à cette époque, les Al Saoud avaient été considérés comme des chefs tribaux traditionnels dont le pouvoir était fondé sur une autorité ancienne mais vague.

Muhammad ibn Abd al Wahhab a offert aux Al Saoud une mission religieuse clairement définie sur laquelle asseoir leur autorité politique. Ce sentiment de mission religieuse imprègne toujours clairement l’idéologie politique de l’Arabie saoudite des années 1990. Muhammad ibn Saoud a commencé sa mission à la tête d’une armée qui passait dans les villes et les villages du Najd pour éradiquer diverses pratiques populaires et chiites. La campagne a permis de rallier les villes et les tribus du Najd à la loi Al Saud-wahhabite. Dès 1765, les forces de Muhammad ibn Saoud avaient établi le wahhabisme – et avec lui l’autorité politique Al Saoud – sur la plupart du Najd

Donc : l’Arabie saoudite a été fondée sur la haine des musulmans chiites, et elle a été fondée sur un accord de 1744 entre un dignitaire fondamentaliste sunnite Wahhabite qui haïssait les Chiites et Saoud, un chef de bande impitoyable, un accord aux termes duquel le clergé accorderait aux Saoud la sainte légitimité du Coran ; et, en échange, les Saoud financeraient la propagation de la secte fanatique anti-chiite de Wahhab.

Tandis que l’aristocratie étasunienne veut, à tout prix, conquérir la Russie, l’aristocratie Saoudienne veut, à tout prix, conquérir l’Iran.

Voici ce que le prince saoudien Al-Walid ben Talal al-Saoud aurait dit à ce sujet le 27 octobre 2015, dans le journal Al Qabas du Koweït :

«De mon point de vue, le litige du Moyen-Orient est une question de vie ou de mort pour le Royaume d’Arabie saoudite, et je sais que les Iraniens cherchent à renverser le régime saoudien en jouant la carte palestinienne, et donc, pour déjouer leur complot, l’Arabie Saoudite et Israël doivent renforcer leurs relations et former un front uni pour contrecarrer le programme ambitieux de Téhéran.»

L’ennemi pour les aristocrates saoudiens n’est pas Israël, c’est l’Iran. Ils détestent les Iraniens, plus encore même qu’ils ne détestent les Russes. En fait, Talal a également dit ce jour-là : « Je me rangerai aux côtés de la nation juive et de ses aspirations démocratiques si une Intifada palestinienne (un soulèvement) se déclenche. » Les Israéliens haïssaient les Iraniens autant que les Iraniens détestaient les Israéliens, et le Prince Talal accueillait les Israéliens à bord dans sa mission de détruire l’Iran. Donc : les Saoud et Israël sont du même côté.

George W. Bush a continué la guerre de l’Amérique contre la Russie. Le 29 mars 2004, il a fièrement amené dans l’Otan, le club militaire anti-russe, sept nouveaux membres qui étaient tous auparavant des alliés de l’URSS et dans son groupe miroir de l’Otan, le Pacte de Varsovie. Ces sept pays sont : la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.

Barack Obama a poursuivi cette politique anti-russe, le 1er avril 2009, en ajoutant l’Albanie et la Croatie puis en perpétrant un coup d’État en Ukraine qui a fait de ce pays un état fanatiquement anti-russe et anxieux d’adhérer à l’Otan. Obama a également fait tuer le libyen pro-russe, Mouammar Kadhafi, et a fait attaquer le syrien pro-russe Bachar al-Assad par les djihadistes armés par les familles royales d’Arabie saoudite et du Qatar

L’ami des familles royales arabes, Oussama ben Laden, a finalement été sacrifié sur l’autel de l’objectif suprême de l’alliance américano-saoudienne qui était d’éliminer le leader laïc pro-russe de l’Irak, Saddam Hussein, et d’engendrer (via le 11 septembre, etc.) l’hystérie collective qui a permis de faire passer des lois dictatoriales par le Congrès des États-Unis, et par de plus en plus de pays dans le reste de l’Empire américano-saoudien.

En outre, les industries militaires américaines se sont bien remises de l’effondrement boursier qui a précédé le 11 septembre, en grande partie grâce au succès de la campagne pour instiller la crainte de la Russie, à l’augmentation du terrorisme et à l’hystérie publique concomitante qui permet à un pays démocratique d’envahir et d’envahir encore pour tuer les combattants djihadistes que nos amis les Saoud et d’autres familles royales arabes sunnites financent.

Les Saoudiens sont actuellement très en colère contre Barack Obama pour avoir négocié sérieusement avec les Iraniens. Pour l’aristocratie américaine, la cible à détruire n’est pas l’Iran mais la Russie. Obama représente l’aristocratie américaine, pas l’aristocratie saoudienne. Les aristocraties étasunienne et saoudienne n’ont pas les mêmes priorités.

Mais leur alliance a été très efficace. Peut-être que, lorsqu’il a surpris et même choqué sa CIA en lui répondant : « Nous ne sommes pas tout à fait prêt à examiner cette question. Nous ne voulons pas lancer le compte à rebours », George W. Bush avait déjà discuté en privé avec son pote Bandar Bush, de la manière d’atteindre les plus importants objectifs des aristocraties étasunienne et saoudienne ; et qu’ensemble ils ont mis sur pied ce plan, bien avant que la CIA n’en ait pris connaissance. Cela semble être l’explication la plus vraisemblable de la réponse énigmatique de Bush, le 10 juillet 2001.

Historien d’investigation Eric Zuesse est l’auteur de They’re Not Even Close: The Democratic vs. Republican Economic Records, 1910-2010 et de CHRIST’S VENTRILOQUISTS: The Event that Created Christianity.

Traduit par Dominique Muselet

  1. La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) est une série télévisée américaine de science-fiction (Wikipedia) ↩
  2. Le Government Accountability Office (GAO) est l’organisme d’audit, d’évaluation et d’investigation du Congrès des États-Unis chargé du contrôle des comptes publics du budget fédéral des États-Unis (Wikipedia). ↩
  3. https://share.america.gov/fr/la-strategie-de-securite-nationale-2015-une-feuille-de-route-pour-la-cooperation-mondiale/ ↩

Ils nous prennent pour des ignares. Leur dernière trouvaille est de « simplifier le bulletin de paie » le 1er janvier 2016. Comme si c’était trop difficile à lire pour nos trop petits cerveaux de salariés (voir le sketch de l’humoriste Franck Lepage qui explique cela avec le sourire .

Alors depuis 2 ans ils préparent leur sale coup, ils appellent ça un « choc de simplification » : « faciliter la lecture du bulletin de paie pour les salariés » et « permettre une économie considérable pour les employeurs ». Le rapport d’un DRH,  de Solvay, JC Sciberras, propose, au lieu de 30 à 40 lignes, un bulletin de 15 à 25 lignes. Ils envisagent même sa dématérialisation en supprimant le support papier. D’un côté ils enlèveront une grande part des informations indispensables aux salariés (taux et base des calculs, détails relatifs aux retraites) pour comprendre leur « salaire brut » et « salaire super brut ». De l’autre, ils espèrent économiser 5,50 euros par bulletin soit 2 milliards pour les caisses patronales.

Depuis des années, ils parlent, à tort juridiquement, de « charges » au lieu de « cotisations ». Les voilà qui espèrent fusionner les « cotisations » et « l’impôt » à la source ce qui serait une des plus grandes contre-révolution budgétaire depuis 1945. Ils fusionneraient ainsi deux budgets, celui pré-affecté à la protection sociale, la part de nos salaires mutualisés (450 milliards), et celui de l’état, qui n’est pas pré-affecté mais débattu chaque année (300 milliards) et répartit l’argent de la guerre ou celui des aides au patronat. Evidemment cette « fusion » sera au détriment de la protection sociale.

Leur premier objectif est de supprimer, en les masquant, puis dans la réalité, les cotisations patronales, le « salaire super-brut » : ils ont baissé les cotisations patronales d’allocations familiales de 1,8 points (35 milliards en 5 ans) désormais modulées en fonction du revenu, avec l’intention de les supprimer. Ils les rendront invisibles entre temps. Ils ont fusionné les cotisations d’aide au Fonds national d’aide au logement (FNAL) pour mieux les baisser. La contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S) va disparaître aussi. A cela s’ajoute le dispositif « zéro charge » au Smic étendu jusqu’à 1,6 smic, qui rend opaque le « brut » et les aides aux employeurs. Les cotisations seront redécoupées et apparaitront selon le « risque » (individualisé) et non plus selon les organismes gestionnaires les caisses maladie, chômage, accidents, logement, famille, retraite, formation. Temps d’habillage, de pause et de casse-croute seront effacés. Ce n’est pas une simplification, c’est une complexification orientée, un enfumage.

Source : Gérard Filoche

« Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité. »… Karl Marx

GoldmanSachs666                                         

C’est une information confirmée par Lucifer lui-même ce matin. Le projet était déjà énoncé depuis quelques années, il a été voté aujourd’hui à la grande majorité lors de la séance à l’assemblée démoniaque. Dans la foulée, Satan a énoncé rapidement les contours du projet et du nouvel enfer destiné aux employés de Goldman Sachs. Pour l’instant pas de nom définitif « Je suis sur deux noms qui claquent, du genre L’enfer de la mort ou Souffrance Eternelle » nous confie Belzébuth l’air satisfait.

C’est une information confirmée par Lucifer lui-même ce matin. Le projet était déjà énoncé depuis quelques années, il a été voté aujourd’hui à la grande majorité lors de la séance à l’assemblée démoniaque. Dans la foulée, Satan a énoncé rapidement les contours du projet et du nouvel enfer destiné aux employés de Goldman Sachs. Pour l’instant pas de nom définitif « Je suis sur deux noms qui claquent, du genre L’enfer de la mort ou Souffrance Eternelle » nous confie Belzébuth l’air satisfait.

La justice au cœur du projet

Le diable a déjà annoncé que l’intensité des châtiments corporels y sera de 40 % supérieure par rapport à l’enfer. « Tout cela est proportionnel au mal causé par ces gens. Pour eux, l’enfer ne suffisait plus. Il faut être juste. On ne peut pas infliger la même chose à un simple braqueur de banque et à un employé de Goldman Sachs qui vole toute la planète et détruit des millions de vies. » nous confie le seigneur des ténèbres.

Des nouveautés à prévoir

Pour le contenu, des nouvelles tortures abominables sont prévues pour les âmes damnées des employés de la banque d’investissement. « On s’est inspiré de pas mal de choses. Notamment de ce que fait subir Cyril Hanouna à ses chroniqueurs dans Touche pas à mon poste. Au niveau de la compassion pour les victimes, on est proche des 0 %. Pour ça, on s’est inspiré directement du service déontologie de Goldman Sachs » déclare une source satanique proche du dossier.

Pour l’instant « cet enfer en dessous de l’enfer » reste réservé aux employés de Goldman Sachs. Mais Satan a déjà annoncé qu’il pourrait élargir le spectre du profil des condamnés d’ici 2020.  Sont notamment dans son viseur : les avocats des grandes compagnies et les gens qui écoutent leur musique sans écouteurs dans le métro.

Chaleureusement vôtres, la Rédaction du Gorafi

Réforme constitutionnelle, le coup d’Etat de Sarkozy

Le 3 mai 2011 marquera une date importante dans l’histoire de notre pays, le commencement du coup d’Etat le plus grave et le plus silencieux jamais organisé.

Le 3 mai s’ouvre donc à l’Assemblée Nationale le débat sur la réforme constitutionnelle visant à intégrer dans la Constitution rien de moins que la pure et simple interdiction des déficits publics.

 

Au début de l’année 2011, le président de la République a annoncé son intention de réformer la Constitution. Il s’agit d’y introduire l’obligation « d’équilibre des finances publiques », c’est-à-dire l’instauration permanente de la rigueur au nom de la réduction des déficits publics. Cette réforme s’inscrit dans le « pacte de compétitivité » que Sarkozy et Merkel ont fait adopter par l’Union européenne. Si elle était adoptée, cette réforme de la Constitution marquerait :

– un nouveau pas dans la subordination à l’Union européenne, donc aux exigences du capital financier ;

– la remise en cause du peu de souveraineté (du Parlement et de la nation) subsistant après les coups déjà portés par les institutions de la Ve République et l’Union européenne ;

– la remise en cause de la possibilité pour les organisations syndicales de négocier sur la base des revendications des salariés, qui pourraient être décrétées « anticonstitutionnelles ».

Déjà, depuis l’adoption du traité de Maastricht (1992), en application des décisions de l’Union européenne, tous les gouvernements successifs ont organisé toutes les destructions : services publics, dés industrialisation, démantèlement de l’agriculture, dérèglementation des droits du travail. Tous les budgets, à tous les niveaux, de l’État aux communes, se sont vu opposer les critères de Maastricht. Le principe de la « concurrence libre et non faussée » a imposé les privatisations.

Demain, si cette réforme de la Constitution était adoptée, un gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, serait « contraint » — sous peine de non-respect de la Constitution — d’appliquer toutes ces exigences dictatoriales de l’Union européenne.

Ce serait une nouvelle arme pour le Medef dans son offensive pour la destruction de tous les droits collectifs des travailleurs.
Demain, la Constitution pourrait ainsi être opposée aux droits des organisations syndicales à représenter les intérêts de la classe ouvrière et à négocier sur la base de ses revendications. Ce serait donc une atteinte d’une gravité exceptionnelle contre la démocratie.

Pour mieux comprendre ce qui est en cause, voyons ce qui se passe au Portugal ou la même politique est mise en chantier :

« Les Portugais éliront une nouvelle majorité le 5 juin, mais ils n’auront pas le choix du programme de droite ou de gauche, le vainqueur devra imposer l’austérité jusqu’en 2014 au moins.Trois semaines plus tôt, chaque grand parti s’y sera engagé individuellement auprès de l’Union européenne et du FMI. Cette perte de contrôle politique est le prix à payer pour un plan (…) décidé hier dans ses grandes lignes par la zone euro, les 27 pays de l’UE et la Banque centrale européenne. » Ce plan, précise Le Figaro (9 avril) d’où ces lignes sont extraites, « vise à mettre l’État portugais au régime sec, à lancer un “ambitieux programme” de privatisation pour réduire la dette publique et, enfin, à assouplir le marché du travail ». Et Le Figaro de citer la déclaration du 8 avril : « La préparation (du plan d’austérité) devra commencer immédiatement, en vue d’un accord entre les partis à la mi-mai, et permettre la mise en œuvre sans délai du programme d’ajustement dès la formation du nouveau gouvernement. »

Dans de telles conditions, y a-t-il encore un enjeu à ces élections ? Le Figaro répond : « Pour éviter toute contestation issue des urnes, les Vingt-Sept ne concrétiseront leur aide qu’une fois acquis “le soutien des principaux partis politiques”, indique la déclaration finale. Le futur chef de gouvernement ne pourra qu’appliquer scrupuleusement le remède auquel il aura lui-même souscrit. » En France, un rapport de l’OCDE (1) félicite le gouvernement et l’encourage à amplifier les mesures anti-ouvrières — en matière de salaires, Sécurité sociale, hôpitaux, marché du travail, etc. — destinées à revenir aux critères de Maastricht. Le rapport précise : « La France aurait intérêt à se doter d’un cadre budgétaire renforcé et à valeur constitutionnelle. Ce cadre inclurait une règle de déficit structurel, une programmation budgétaire pluriannuelle détaillée et un conseil budgétaire indépendant. »

Certes, la France n’est pas le Portugal… Mais peut-on ignorer que le 3 mai, l’Assemblée nationale entame le débat sur la réforme constitutionnelle qui prétend graver dans le marbre l’interdiction des déficits publics ? Peut-on ignorer que le projet du PS pour 2012 prévoit l’adoption, au lendemain de la présidentielle, d’une « loi de finances publiques quinquennale » fixant les mesures « de maîtrise des déficits et de réduction de la dette » ? Peut-on ignorer que, d’une manière ou d’une autre, tous les candidats institutionnels sacrifient à la nécessité de « réduire les déficits »

Le plus surprenant, le plus scandaleux, la pire offense faite à nôtre peuple est le silence total, lourd et pesant qui entoure toute cette affaire.

Vous pouvez fouiller de fond en comble le blog de Jean luc Mélenchon, ou de n’importe quel candidat, les articles et les communiqués de tous les partis qui se réclament de la gauche, pas un mot, pas une allusion, alors qu’une telle infamie mériterait pour le moins un soulèvement, devrait être au centre de toute campagne contre Sarkozy et sa politiques.

Le « débat » a pourtant déjà commencé dans les commissions de l’Assemblée nationale. Consciencieusement, les députés du Parti socialiste amendent le projet de réforme constitutionnelle, qui veut graver dans le marbre la rigueur dictée par l’Union européenne, se présentant comme les plus capables de « réduire à la fois les déficits, la dette publique et les prélèvements obligatoires » Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français, est tout aussi « responsable » et décrète « indispensable (…) la maîtrise des budgets et la réduction des déficits publics » pourvu que soient préservés « les capacités d’investissement et les budgets sociaux » (sans doute prévoit-il la distribution de sandwichs et de couvertures aux plus nécessiteux

Ainsi, si cette politique devait être menée à son terme, nous devrions « choisir » en 2012 entre l’inspirateur de cette politique et son plus fidèle exécutant, entre DSK ou Sarkozy, ainsi quel que soit le candidat élu son programme est déjà écrit à Bruxelles ou Washington.

Ainsi serait mené à son terme le projet dictatorial inscrit dans les traités de l’Union européenne, priver les peuples de tous les attributs de la souveraineté, les plier par la contrainte à toutes les exigences du Capital, poursuivre jusqu’à son terme la destruction de tous les acquis ouvriers.

Ainsi, ils en ont parvenu à un tel niveau d’abaissement moral qu’ils s’imaginent que les peuples vont se soumettre et ramper comme peuvent le faire les Papandréou ou Zapatero et leurs amis de la « gauche européenne ».

Non à la réforme constitutionnelle !

La réforme constitutionnelle d’interdiction des déficits publics pour assoir la dictature financière

Plume de Presse 04/05/2011 Vers la dictature financière

« L’Assemblée nationale a commencé mardi l’examen d’un projet de réforme constitutionnelle sur l’équilibre des finances publiques », annonce l’AFP : « le ministre du Budget, François Baroin, a prévenu la gauche que « ceux qui voteront contre auront la responsabilité » d’une mauvaise gestion des finances publiques, alors que la France s’est engagée à ramener son déficit public de 7 à 3% du PIB d’ici à 2013″. Eh bien ceux qui voteront pour porteront la responsabilité de l’instauration de la dictature financière ! Parce qu’on sait bien que la réduction des déficits publics n’est bonne qu’à justifier le désengagement de l’Etat, la casse du service public, les privatisations et les coupes claires dans les budgets sociaux, et qu’on n’y songe plus au moment d’accorder des cadeaux fiscaux aux privilégiés, des exonérations de cotisations sociales aux entreprises, de renflouer les banques ou d’envoyer l’armée en Libye ! Que signifie ce projet d’interdire les déficits dans la Constitution ? « Cette mesure est une attaque d’une extrême gravité contre le salariat (93% de la population) mais n’aura aucune incidence sur les banques qui portent pourtant l’entière responsabilité de l’augmentation de la dette publique au cours des trois dernières années, analyse Jean-Jacques Chavigné pour Démocratie & socialisme. Qui peut imaginer un seul instant, en effet, que si les banques nous replongeaient dans la même galère qu’il y a trois ans, Sarkozy ne serait pas le premier à leur offrir les centaines de milliards d’euros dont elles auraient besoins pour financer leurs créances toxiques, garantir les dépôts de leurs clients et leur éviter la faillite ? Qui peut penser qu’il n’augmenterait pas aussitôt le déficit public pour satisfaire les besoins des banques ? (…) La dette publique sert, en effet, de bélier à Sarkozy et à son gouvernement pour imposer les « réformes » néolibérales qu’ils n’avaient pas encore pu nous infliger. Avec la retraite à 62 ans, les deux ans de travaux forcés qu’il essaie de nous imposer ne sont qu’un avant-goût de ce qu’il nous concocte. La privatisation de pans entiers de l’assurance-maladie, du secteur hospitalier, de la dépendance, des retraites est au menu de son plan d’austérité. La diminution des emplois publics, la destruction de l’Éducation nationale s’accentueront. Les collectivités locales pourront toujours moins financer les prestations sociales qu’il leur incombe de prendre en charge. » Du côté du Parti de gauche, on proteste que « les causes des déficits structurels sont uniquement recherchées du côté des dépenses alors que les réductions des recettes de l’Etat en sont en grande partie responsables. Le groupe Camdessus (groupe de travail mis en place pour préparer cette contre-réforme, NdA) concède que le retour à l’équilibre ne peut pas être envisagé de façon réaliste comme une perspective de court terme. D’après lui, ce contexte appelle la mise en place d’un cadre institutionnel qui puisse nous préserver, à l’avenir, de la propension aux déficits tout en permettant une adaptation aussi fine que possible aux fluctuations de la conjoncture. “Le redressement des finances publiques ne doit pas être l’engagement d’un gouvernement mais de la Nation. Il doit s’inscrire dans la durée et, pour cela, la gouvernance de nos finances publiques doit être modifiée. C’est pourquoi je souhaite la mise en œuvre d’une réforme constitutionnelle.” Cette conclusion est une négation pure et simple de la démocratie : l’orientation du gouvernement actuel serait imposée aux gouvernements suivants. Le peuple n’aurait plus le droit de changer de politique. » Le Parti ouvrier indépendant est également vent debout : « Demain, la Constitution pourrait ainsi être opposée aux droits des organisations syndicales à représenter les intérêts de la classe ouvrière et à négocier sur la base de ses revendications. Ce serait donc une atteinte d’une gravité exceptionnelle contre la démocratie ».

La saga des frères Sarkosy

On
parle beaucoup de conflits d’intérêts dans la vie politique ces
derniers temps. Des amitiés de Nicolas Sarkozy avec le milieu de la
finance et des médias, de l’affaire Woerth-Bettencourt aux récentes
révélations du livre de Martin Hirsch, mais les
journalistes « officiels » oublient aussi d’autres évidences. Alors
que le déficit prévisionnel de la Sécurité Sociale a été annoncé cette
semaine et qu’une diminution des remboursements est
d’ores et déjà au programme, il est temps de se pencher sur le
secteur de la santé, de comprendre son fonctionnement, et surtout d’en
connaître les acteurs.

 

Le
Pôle Emploi, né de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC sur une idée de
Nicolas Sarkozy, compte
50.000 employés. La Sécurité Sociale, comprenant l’Assurance
Maladie, l’Assurance Vieillesse et les URSSAF compte 120.000 employés.
Ces deux organismes ont été concernés par une réforme récente
concernant les Complémentaires Santé. Ainsi, depuis le 1er janvier
2009, 170.000 employés ont été contraints de résilier leurs contrats
avec leurs mutuelles pour adhérer à une « mutuelle
employeur obligatoire ». Ceux qui ont des enfants ont également été
obligés d’inscrire ces derniers sur le nouveau contrat (sauf s’ils
étaient déjà ayant-droits sur le compte du conjoint via une
mutuelle employeur obligatoire). On peut appeler ça du passage en
force. C’est une conséquence de la loi Fillon de 2003.

Ce
qui est encore plus étonnant, c’est de constater que c’est le même
organisme qui a remporté les
deux marchés. Je ne connais pas les modalités des appels d’offre
mais je m’étonne de voir que c’est le groupe Malakoff-Médéric qui a
raflé la mise, obtenant d’un coup, d’un seul, 170.000
adhérents supplémentaires, sans compter les ayant-droits. Ajoutez à
cela les 800.000 salariés CHR (café-hôtellerie-restauration) qui
rentreront dans le dispositif en janvier 2011… c’est encore
Malakoff Médéric qui a emporté le marché. Revenons donc sur
l’histoire de cette compagnie d’assurance et de prévoyance pour
comprendre un peu mieux les enjeux.

Pour
vous donner une idée du poids de Malakoff-Médéric sur le marché
français, c’est le n°1 des
groupes paritaires de protection sociale, n°2 de la retrait e
complémentaire et n°3 en santé collective (classement Argus de
l’Assurance). Le groupe est né de la fusion de Malakoff et Médéric
(d’où son nom) le 30 juin 2008, soit 6 mois avant la mise en place
du dispositif « mutuelle obligatoire employeur » pour la Sécurité
Sociale et le Pôle Emploi. Ainsi, dès le 1er Juillet, le
président de Médéric cède sa place pour laisser seul au commande du
groupe, le président de Malakoff : un certain Guillaume Sarkozy. Ce
dernier est loin d’être un inconnu : au Medef de 2000 à
2006, il a aussi été le vice-président de la CNAM de 2004 à 2005.
Guillaume Sarkozy, comme son nom l’indique, est le frère de Nicolas.

Puisque
j’évoque la fratrie Sarkozy, intéressons-nous maintenant au troisième
larron : François
Sarkozy. Pédiatre de formation, François a abandonné la pratique de
la médecine pour se consacrer à l’industrie pharmaceutique
(principalement orientée vers la gériatrie) depuis 2001. Ainsi, il
siège au conseil de surveillance de Bio Alliance Pharma et est
devenu le président d’AEC Partners dont une des missions est le conseil
aux fonds d’investissement.

Par
ailleurs, François Sarkozy a également lancé une chaîne de télévision
spécialisée dans la santé
sur internet… financée par le laboratoire Sanofi. Ajoutons à cela
ses relations avec le groupe Paris Biotech Santé, l’un des protagonistes
de l’affaire de l’Arche de Zoé, et on l’aura compris,
l’homme a tissé sa toile : il fait partie aujourd’hui des puissants
lobbyistes de l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs le grand plan
Alzheimer lancé par le gouvernement est un joli cadeau de
quelques centaines de millions d’euros, une aubaine pour le secteur
dont il défend les intérêts.

Et
maintenant la cerise sur le gâteau, celui dont on ne parle jamais, le
cerveau, l’éminence grise
: Olivier Sarkozy (demi-frère de Nicolas Sarkozy), qui copilote
depuis avril 2008 l’activité mondiale de services financiers de Carlyle
Group (), probablement celui qui tire les ficelles. Le
Groupe Carlyle est
une société
d’investissement américaine fondée en 1987. Basé à Washington D.C.,
il est présent dans de nombreux domaines d’activités, comme
l’aéronautique, la défense, l’industrie automobile et des
transports, l’énergie, les télécommunications et les médias. Ses
investissements sont essentiellement situés en Amérique du Nord, en
Europe et en Asie du Sud-Est. Le groupe possède 89,3 milliards
de dollars de capitaux propres et il emploie plus de 515
professionnels de l’investissement dans 21 pays.
Les
différentes entreprises de son
portefeuille emploient, quant à elles, plus de 286 000 personnes
dans le monde et Carlyle a environ 1 100 investisseurs répartis dans 31
pays à travers le monde.

Pour
rappel, le groupe Carlyle a ou a eu parmi ses membres actifs l’ancien
Premier ministre
britannique John Major, James Baker, ancien secrétaire d’État
américain, George Bush père, ancien directeur de la CIA et ancien
président des États-Unis, Frank Carlucci, ancien directeur de la
CIA et secrétaire à la Défense américain, Karl Otto Pöhl,
ex-président de la Bundesbank, la famille Ben-Laden et plusieurs chef
d’État et de gouvernement.

Le
groupe Carlyle n’est pas coté en Bourse, et n’est donc non tenu de
communiquer à la Securities
and Exchange Commission (la commission américaine chargée de veiller
à la régularité des opérations boursières) le nom des associés, des
actionnaires, pas plus que le nombre de leurs parts
respectives.


4
frères : Le cerveau qui copilote l’activité mondiale des services
financiers d’une
multinationale tentaculaire, l’un en charge de l’exécutif de la
France, notre Président, l’un à la tête d’un des plus gros groupe
d’assurance santé et le dernier qui sert les intérêts des
laboratoires. Si ça ne s’appelle pas un conflit d’intérêt, je me
demande ce que c’est… Pourtant les médias en parlent peu et préfèrent
s’étendre sur les amis milliardaires de Nicolas Sarkozy. On
peut légitimement nourrir des inquiétudes sur l’avenir de notre
pays. Les réformes engagées depuis 2004 ne font que confirmer sa
détérioration et l’on peut prédire le démantèlement de toutes nos
structures sociales et services publiques d’ici quelques années.

.

Publié sur Mecanopolis le 28
octobre 2010
sous le titre La saga des frères Sarkozy

  

HYPERINFLATION  : LE RISQUE PLANETAIRE
 

Mise en bouche

 

J’ai toutes les raisons de penser que nous allons passer prochainement d’une baisse des prix à un cauchemar inflationniste.

Ron Paul, Sénateur américain, le 29 Décembre 2008

 

La
première panacée d’un gouvernement mal géré, c’est l’inflation de la
devise. La deuxième, c’est la guerre. Toutes deux apportent une
prospérité temporaire ; toutes deux apportent une ruine plus
permanente.

Ernest Hemingway, écrivain

 

L’inflation
est une méthode de plaisirs artificiels à court terme, avec la
contre-partie inévitable d’une souffrance à long terme. Mais le "long
terme" est une dénomination trompeuse et apaisante, utilisée pour
calmer les esprits. Le "long terme" mute inévitablement en
"Maintenant", et pour les fous c’est un bâtard vicieux.

Cyd Malone, sur mises.org, le 12 Novembre 2008


En
appauvrissant ceux qui créent de la richesse, les politiques actuelles
du gouvernement et de la Fed risquent de transformer une brève
récession en une dépression grave et prolongée.

Frank Shostak, chercheur associé au Ludwig von Mises Institute, dans Le bon et le mauvais crédit, 7 Novembre 2008

 

Le
programme de la nouvelle administration des Etats-Unis devrait être
lourd de conséquences s’il devait être mis en application, même si le
programme du candidat démocrate ressemble à une réelle "mission
impossible"

Philippulus, économiste autodidacte anonyme dans OBAMA Président, Mission Impossible, le 2 Novembre 2008

 

Au
cours d’une matinée Parisienne de Février 1796, avec une grande
mélancolie, tout l’appareillage d’impression de monnaie papier fut
sollennellement détruit et brûlé sur la place Vendôme de la ville.

Andrew Dickson White dans Fiat Money Inflation in France (p. 53), 2007

 

Un
passage en revue rapide de l’Histoire montre que lorsqu’une nation a
choisi l’étalon-or, cela a toujours constitué le début d’une très
longue période de prospérité pour cette nation. Losqu’un pays a choisi
la monnaie fiduciaire, il s’en est suivi une période de 30 années voire
plus, au cours de laquelle il s’est développé encore plus rapidement.
Néanmoins, durant cette période de prospérité basée sur la monnaie
fiduciaire, des excès se sont mis en place. Une fois qu’ils ont atteint
des niveaux extrèmes, la situation devient très dangereuse. Lorsque le
niveau de la dette devient par trop excessif, une part en augmentation
des revenus de la production, c’est-à-dire les profits, doit être
employée au service de la dette. Lorsque le service de la dette
consomme tous les profits de la production, il épuise la production
elle-même. C’est là le vrai coupable de la perte des emplois
domestiques. Comme une part de plus en plus importante de l’activité
économique se déplace de la production réelle de biens vers une montée
en puissance de différentes formes de papiers, les citoyens perdent
leur emploi et vivent une époque dangereuse. Nous avons atteint cette
époque.

Richard J. Greene, dans Fiat Money Systems sur gold-eagle.com, le 21 Mars 2004

 

L’art
de la politique économique consiste à ne pas considérer uniquement
l’aspect immédiat d’un problème ou d’un acte, mais à envisager ses
effets plus lointains ; il consiste essentiellement à considérer les
conséquences que cette politique peut avoir, non seulement sur un
groupe d’hommes ou d’intérêts donnés, mais sur tous les groupes
existants.

Henry Hazlitt, L’économie Politique en Une Leçon, 1949

 

Le
seul choix possible est soit une sortie rapide de la crise comme le
résultat de l’arrêt volontaire de la poursuite du développement du
crédit, ou une fin plus tardive en raison d’une faillite complète et
finale de la devise concernée.

Ludwig von Mises, Human Action, 1940

Introduction


Les spécialistes de l’économie, ou tout du moins ceux dont c’est le métier, sont unanimes: pour faire face à la crise actuelle, ils demandent plus de soutien financier, de plans de relance, de baisse des taux, de volonté politique pour relancer l’économie, en bref, plus de création monétaire ! Ces derniers temps, certains d’entre eux prétendent même que la crise est finie, en raison du courage politique du gouvernement des USA, et de l’ampleur des interventions des autorités financières.

Mon constat est tout autre : les Etats-Unis, comme de nombreux pays développés, sont en faillite, et les marchés s’effondrent sous le poids de la dette et de l’inflation de la monnaie fiduciaire à l’issue d’une tendance remontant à près d’un siècle. Penser que les plans de relance et toujours plus de création monétaire sont la solution à des problèmes dont les causes sont faussement identifiées comme de supposés disfonctionnements de l’économie de marché, revient à tourner le dos à l’Histoire, et à se méprendre sur les causes réelles de la crise.

Au cours de l’Histoire, la plupart des développements économiques se sont appuyés sur la monnaie physique, l’or étant utilisé comme monnaie d’échange. Les nations ne se sont affranchies de cette référence qu’à l’exception de circonstances exceptionnelles, et notamment pour financer les efforts de  guerre, dont le coût a toujours été prohibitif, et ne peuvent être financées que par le biais d’une monnaie fiduciaire.

Ceci revient à dire qu’une croissance économique s’appuyant sur l’inflation monétaire conduit à son épuisement progressif, tout en étant source de conflits multiples et répétés entre les peuples, les groupes d’intérêts, les nations et les religions. Ces influences négatives sont toutefois confrontées à de formidables forces déflationnistes constituées par les évolutions technologiques et le progrès qui évolue à un rythme exponentiel double, comme je l’ai présenté dans mon précédent article sur la déflation.   

C’est là tout l’enjeu des années à venir : la lutte acharnée entre, d’un côté, l’inflation monétaire – qui tend vers l’hyperinflation – et qui s’acharne à défendre des intérêts minoritaires en tentant de maintenir les prix et de sauvegarder des structures économiques dépassées, et de l’autre côté la puissance déflationniste des progrès technologiques et de l’innovation. L’inflation devra faire face à ses démons que constituent l’endettement et la stérilisation des échanges commerciaux, tandis que le potentiel du développement basé sur l’intelligence, dont la progression continue de s‘accélérer, est sans bornes. En toute logique, au cours des années qui viennent, les forces déflationnistes devraient l’emporter, tandis que la monnaie tangible fera son grand retour.

Le chemin vers la déflation planétaire bénéfique à l’humanité toute entière ne sera toutefois pas un long fleuve tranquille, car il impliquera probablement un détour vers une hyperinflation généralisée à l’échelle du globe.  

Rappels historiques

A l’origine, l’inflation prenait la forme de la manipulation de la monnaie physique.
En l’an 20 avant JC, suite à une période de fort développement de
l’Empire Romain, Auguste (image ci-contre) ordonna l’exploitation de ses mines espagnoles et françaises 24 heures sur 24 afin de soutenir le coût énorme de ses dépenses d’infrastructure. Cette exploitation conduisit à un rythme de création monétaire supérieur à celui de la production de l’Empire, et par conséquent
à l’inflation monétaire. S’il mit ultérieurement fin à cette création
monétaire, son beau-fils conserva ces pièces dans les coffres
gouvernementaux, monnaie dont il fut ensuite fait un usage abusif par
les empereurs qui succédèrent à Auguste: Caligula, Claudius et Néron.
Leurs dépenses prodigues en faveur de la consommation (cela
rappelle-t-il quelque chose?) laminèrent la plupart des riches romains,
lorsque vient à Néron l’idée de dégrader la monnaie en 64 après JC en utilisant une quantité moindre d’argent dans les pièces. Ceci lui permit de poursuivre sur la voie des dépenses
somptuaires, accroissant ainsi le déficit commercial vis-à-vis des
colonies romaines, conduisant les riches à dissimuler leur richesse ou à
s’exiler pour échapper au pouvoir confiscatoire du gouvernement. La fin
de l’histoire n’est pas très joyeuse comme nous le savons (source).

A partir du 16ième siècle,
l’Espagne des Conquistadores accumula l’or en provenance du Mexique et
du Nouveau Monde, devenant ainsi la nation la plus riche au monde. Au
lieu de développer leur propre économie nationale, les espagnols
envoyèrent leur or dans le reste du monde afin de financer une orgie
consumériste. L’Espagne se déchaina militairement par le biais de
campagnes militaires  visant à exterminer les pirates (sont-ce les
« terroristes » de nos temps modernes?) dans le cadre d’une marche
impérialiste vers les pays étrangers, faisant abstraction de toute
distinction entre ces « terroristes » et les pays qui les hébergeaient.
Les réserves d’or espagnoles furent épuisées par ces campagnes
militaires, qui durent ensuite être financées par l’endettement
, ce qui mena à la faillite et au déclin de l’Espagne (source).

Vint ensuite l’invention de la monnaie papier,
que les chinois furent les premiers à utiliser vers 650 dans l’Empire
des Khan, avant son apparition en Europe vers la fin du XVIIième siècle
en Suède. En 1789, durant la crise économique que connaissait la France,
l’idée germa que celle-ci résultait d’un manque de monnaie. Les experts
de l’époque, des gens calmes et bien éduqués, universellement reconnus
comme étant les plus habiles et les plus honnêtes financiers de leur
époque (ils auraient pu s’appeller Bernanke, Paulson ou Trichet),
déclarèrent que la monnaie fiduciaire était le moyen de sécuriser la disponibilité
sans l’exigence du paiement d’un intérêt. Cette idée parvint à la
connaissance des hommes politiques, à qui l’on expliquait que cette
mesure leur permettrait d’imprimer de la monnaie à volonté, trouvèrent
cette idée merveilleuse. En 1790, la livre d’or étant l’unité monétaire
de référence, le gouvernement entrepris l’émission des assignats,
« garantis » non pas sur l’or, mais sur les terres dérobées à l’Eglise,
et produisant un intérêt de 3% à leurs détenteurs.


L’émission de l’équivalent de 400 millions de livres fut tout d’abord
voté, puis à nouveau 800 millions de livres furent imprimés cinq mois
plus tard, mais cette fois-ci sans paiement d’intérêt (les taux des
billets US à 13 semaines sont actuellement à 0% depuis le mois de
Novembre 2008), avant que les hommes politiques n’entreprirent
d’imprimer la monnaie en secret, faisant travailler les employés des
imprimeries 14 heures par jour (loin des 35 heures hebdomadaires
officielles actuelles). En moins de
six
ans, 45 milliards de livres papier non remboursable firent émis, à une
époque ou 45 milliards représentait beaucoup d’argent. L’inflation
atteignit le niveau de 13000% en 1795, dans l’année qui précéda
l’effondrement de cette monnaie. Cette époque fut aussi celle de la
terreur et de Marat,l’un des hommes les plus influents de la politique
française, qui appela le peuple à l’assassinat des commerçants et au
pillage de leurs inventaires (ce qui constituait le stimulus économique
de l’époque envers les classes défavorisées). L’inflation hypothéqua le
développement de la société française, tandis que les tentatives
autoritaires du contrôle des prix eurent pour conséquence une cadence
élevée dans le rythme d’utilisation de la guillotine. Napoléon mit fin
aux assignats et les remplaça par le franc or, qui fut à l’origine d’un
siècle de développement économique prospère du pays (diverses sources
dont notamment celle-ci).        

Nous devons malheureusement assister à
une une situation contemporaine au Zimbabwe sous le joug de son
Président despote Robert Mugabe. Selon le Telegraph du 13 Novembre 2008,
l’inflation a atteint 515 000 000 000 000 000 000 % par an, ce qui
correspond à un doublement des prix tous les 1,3 jours, pas très loin du
record historique de la Hongrie en 1946, ou les prix doublait toutes
les 15,6 heures. La situation de l’Allemagne en 1926, derrière la
troisième place occupée par la Yougoslavie de Milosevic en 1994,
apparait presque bénigne dans ces conditions, puisque la hausse des prix
atteignit son paroxysme avec un doublement « seulement » tous les 3,7
jours (
source).
Le ralentissement économique et l’appauvrissement de la population sont
tels que le pays est soumis à la famine et au choléra.
Bien
entendu, Gideon Gono, le gouverneur de la Banque Centrale du Zimbabwe,
fustige le comportement d’une bande de spéculateurs et de blanchisseurs
d’argent égoïstes à l’origine comme étant la cause des problèmes dont
l’institution qu’il dirige est la seule et unique responsable.

Force
est de constater que l’inflation, en tant que système pyramidal de
distribution de la richesse en faveur des gouvernements ou de catégories
privilégiées, a de tout temps été associée au développement des
inégalités, à un pouvoir autoritaire jusqu’au despotisme, et à des
conflits sociaux et militaires.

L’inflation monétaire n’est pas
seulement un phénomène historique, mais également une réalité moderne,
qui s’appuie toutefois désormais sur différents niveaux de levier
pyramidaux depuis l’instauration des banques centrales et du système des
réserves fractionnaires bancaires. C’est ce que nous allons examiner
dans ce qui suit.

Premier levier – Les espèces (pièces et billets)

La
monnaie consiste essentiellement de la monnaie physique (espèces en
circulation) et en réserve dans les coffres bancaires. Elle est composée
de pièces et billets pouvant être utilisés comme couverture liquide de
sécurité par les particuliers, pour les retraits au guichet ou par le
biais des distributeurs automatiques, mais en finalité elle sert surtout
de nos jours à régler les achats courants, notamment pour les petits
montants.

Les chiffres les plus facilement accessibles sont ceux relatifs au dollar US, pour lequel on observe que le stock total de dollar en espèces est de seulement 866 milliards de dollars au 1er Novembre 2008. La taille du stock d’espèce est relativement modeste par rapport à la taille de l’économie réelle (13808 milliards de dollars US à fin Décembre 2007,
soit environ 6% du PIB). Les banques centrales – qui se sont
généralement octroyé le monopole de la création monétaire – ont d’autres
outils de création monétaire, comme nous allons l’aborder ci-dessous.
La frappe de pièces ou l’impression de billets s’avère coûteuse en
comparaison de la création virtuelle de nouvelle monnaie par des moyens
informatisés.

Le
faible rôle joué par les dans l’économie est démontrée par l’exemple de
la période 1921-33. Durant 1921-29, la quantité de liquidité n’a
pratiquement pas varié, mais les marchés ont fortement progressé jusqu’à
former une bulle sur le marché des actions. Au contraire, la quantité
de liquidités a cru très rapidement durant 1930-33, à l’époque de la
Grande Dépression durant laquelle les prix des actions s’effondrèrent de
90%. 

Second Levier – La base monétaire

La base monétaire
(ou M0) est finalement une forme élargie de la disponibilité des
espèces, puis qu’elle comprend également les comptes de réserve des
banques commerciales auprès de la banque centrale, la Fed dans le cas
des USA. Cette dernière caractéristique prend ici toute son importance.

On
observe que jusqu’au mois d’Octobre, le stock d’espèces et la base
monétaire suivent des courbes très proches. La croissance de ces
liquidités était très faible depuis Septembre 2006, avec un taux de
croissance annuelle de la base qui n’a jamais dépassé 3% jusque
mi-Septembre 2009. Les dépôts liquides auprès de la Fed ne présentaient
jusque là pratiquement aucun intérêt pour les banques.  

Tout
change à partir de la fin Septembre, lorsqu’un décrochage haussier
considérable de la base monétaire se produit, mettant en évidence un
phénomène inédit. Jamais dans toute l’histoire de la Fed, autant de
liquidités n’avaient été créées à un rythme ausi rapide. Les tout
derniers chiffres du 31 Décembre permettent de déterminer sa croissance
annuelle : 99,4%, c’est-à-dire 843 milliards de dollars créés par la
Fed. 

Ce
rythme dépasse tout ce qu’on avait jamais vu, même durant le traitement
de la Grande Dépression, durant laquelle la croissance de la base
monétaire US ne dépassa jamais 27%, valeur atteinte au cours de l’année
1939. 
C’est le début d’une situation très
dangereuse, car ce rythme de création monétaire est une situation
d’extrême inflation, sur le point de basculer vers l’hyperinflation.

Une tentative d’interprétation de ce phénomène sera fournie dans ce qui suit.
 
 

Troisième levier – L’émission de dette gouvernementale

La dette US est émise par le trésor (treasury) ;
elle dépasse actuellement 10700 milliards de dollars. Cette dette n’est
pas à proprement parler assimilable à l’inflation monétaire, étant
donné que sa création par les émissions obligataires fait appel à de la
monnaie existante. Cette monnaie ne provient pas forcément des
Etats-Unis mais ce sont quand même des dollars qui sont collectés
lorsque le Trésor met ses bons sur le marché.

Une
particularité des Etats-Unis est de posséder un trésor et une banque
centrale coopérants sur les aspects financiers sous le contrôle du
gouvernement fédéral. En d’autres termes, la Fed peut intervenir pour
acheter des obligations d’Etat à partir de monnaie créée ex-nihilo.

Si
l’interprétation de mes lectures sur le sujet est correcte, la Fed crée
de nouveaux billets, qui lui reviennent environ à 0,12 dollar pièce
quelque soit la valeur faciale du billet, par exemple 1$ ou 100$. La Fed
achète ensuite de la dette auprès du trésor, l’argent reçu par le
Trésor se retrouvant dès lors sur le compte de réserve gouvernemental
auprès de la Fed. Lorsqu’une banque reçoit le soutient du gouvernement,
cela s’opère par un transfert d’espèce depuis le compte de réserve du
gouvernement vers celui de la banque en question auprès de la Fed.

Ce
lien entre la création de papier monnaie et la croissance exponentielle
de la dette publique est bien connu. Du point de vue du créditeur, le
gouvernement  fédéral contrôle la Fed – producteur monopolistique de la monnaie –  qui
ne pourra donc jamais faire faillite. Si nécessaire, le gouvernement
fédéral peut imprimer autant de dollars qu’il le souhaite pour
rembourser sa dette. L’achat de dette gouvernementale bénéficie donc
d’une « garantie » qu’aucun autre émetteur n’est en mesure de fournir.

Par
conséquent, le gouvernement fédéral augmente ses activités en
permanence en les finançant au travers de la dette publique, même s’il
n’existe aucune perspective de voir cette dette être un jour remboursée
grâce aux revenus de l’impôt. Le résultat est une croissance
gouvernementale hors de tout contrôle qui contrôle la production de la
monnaie papier.

John Galt compare l’activité de la Fed avec celui tristement célèbre de la République de Weimar au début  des
années 1920 qui – rapellons-le – a été à l’origine de l’accession
d’Adolf Hitler au pouvoir. Rappelons que profitant des très grandes
difficultés économiques et sociales liées à la crise économique de 1929,
Hitler promettait aux Allemands de résoudre tous leurs problèmes (source).

 

Quatrième levier – Le crédit bancaire

L’argent déposé auprès des banques commerciales est pris en compte
dans plusieurs agrégats monétaires généralement  dénommés M1, M2 et M3 :

  • M1 correspond à la base monétaire M0 additionné des montants déposés sur les comptes courants.
  • M2 correspond à M1 additionné de l’argent déposé sur les comptes
    épargne, les comptes d’investissement, et les comptes à terme de montant
    limité (100000 USD dans le cas des USA).
  • M3 correspond à M2 additionné de tous les autres types de comptes à
    terme, fonds commun de créance, eurodollars, ainsi que tous les
    mécanismes de prise en pension.
  • MZM est une définition intermédiaire qui prend en compte la monnaie +
    les actifs qui peut en théorie être immédiatement retirée auprès de la
    ba&,nque.

La plupart de cet argent n’est pas constitué de billets, si ce n’est
pour la partie M0, mais de crédit bancaire, de la taille des comptes
bancaires correspondants, et s’appuyant  sur un système de réserves fractionnaires.

Le terme de réserve est trompeur. A l’origine, le rôle de réserve s’appliquait à l’or, qui était la contrepartie tangible
que les banques conservaient dans leurs coffres en garantie des billets
de banque convertibles. Depuis l’abandon de l’étalon-or, la monnaie
papier étant la seule monnaie d’utilisation légale, et bien que les
billets n’aient plus aucune contre-valeur, les liquidités conservées par
les banques et sur leur compte auprès de la Fed (ou des autres banques
centrales) constituent la réserve des banques commerciales.

Loin de moi l’idée d’interpréter dans le détail ces agrégats
monétaires, c’est un réel travail de spécialiste. Mes tentatives
précédentes dans certaines de mes analyses se révèlent être entachées
d’erreurs. L’élément à prendre en compte est ici que les banques
centrales imposent aux banques de conserver des fonds de réserve pour
faire face à d’éventuels retraits de liquidités de la part de leurs
clients. Les normes de Bâle II déterminent un ratio de Cooke entre les fonds propres et les engagements de crédit ne devant pas être inférieur à 8%.

Sur cette base, les banques prêtent un multiple de la quantité
d’espèces dont elles disposent, et qui comprend bien entendu NOTRE
argent. Qu’on le veuille ou non, à partir du moment ou nous plaçons des
liquidités auprès de la banque, celles-ci sont immédiatement employées
pour l’émission de crédits de consommation, de crédits d’investissement
ou de prêts immobiliers par exemple, dans le but de percevoir des
intérêts de la part des emprunteurs. Si vous avez 1000 dollars ou euros
sur votre compte bancaire, la banque ne détient qu’environ 100  dollar
ou euros d’espèces en coffre ou auprès de sa banque centrale.  Le
mécanisme est le suivant :

  • 1. 1000 $ de liquidités placées sur votre compte auprès de votre banque A
  • 2. A prête 920 $ en liquide à la banque B, qui les placent sur un autre compte
  • 3. La banque B prête 828 $ à la banque C, ou peut-être à nouveau à B
  • 4. Et ainsi de suite

…après 10 étapes, le montant d’origine est multiplié par 7 : 

Ceci, c’est la théorie,
mais en pratique, la situation s’avère bien plus dangereuse, car en
pratique viennent s’ajouter au multiplicateur bancaire des « innovations
technologiques » telles que les « sweep accounts », une forme de comptes liés de dépôt et d’investissement auprès d’un même établissement bancaire.

La réalité est inquiétante : au 1er Novembre 2008, la situation est la suivante :

Définition de la monnaie

Milliards USD

Espèces en circulation

866

(dont espèces en coffre chez les banques)

38

+ espèces sur comptes de réserve de la Fed

317

= Base monétaire

1182

+ montants sur comptes courants = M1

1519

+ montants sur comptes à terme/épargne/invest. = M2

7828

+ comptes à terme larges/fonds de créance, etc… = M3 estimate

>14000

MZM

11848


Cette situation peut
également être représentée graphiquement, mais il est indispensable –
compte tenu de la différence considérable de taille entre les aggrégats
– d’utiliser une échelle logarithmique pour obtenir une
lecture visuelle facile de leurs montants comparatifs :

 Les banques US soutenaient donc au 1er Novembre 2008 un agrégat M1 de 1,5 trilliard et un montant M2 de 7,8 trilliards, avec
seulement 38 milliards dans leur coffres, et des réserves de 317
milliards (en forte augmentation toutefois) auprès de la Fed. On se rend
bien compte que les ratios prudentiels sont très loin d’être respectés.
Les banques ne seraient  théoriquement en mesure de n’indemniser que
tout au plus 2,5% de leur clients si ceux-ci se précipitaient au guichet
pour y retirer les économies déposées sur leurs seuls comptes courants
(sachant que le rapport entre M1 et les espèces en coffre est inférieur à
2,5%) tout en générant un besoin immédiat de recapitalisation de la
part de la Fed.

C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la base monétaire explose à la hausse sur les derniers mois de l’année.

L’inflation monétaire – celle réelle de la Fed, additionnée à celle
virtuelle du système bancaire – érode de manière ininterrompue la valeur
du dollar US en terme de pouvoir d’achat, comme représenté sur le
graphe ci-dessus (source).

La cinquième dimension du levier – Les dérivés hors bilan

Comme si cela ne suffisait pas, les organismes financiers US ont
tenté de trouver le moyen de mettre en place des mécanismes leur
permettant de s’affranchir des obligations de réserve de la Fed.
L’ «  innovation majeure » de la fin du 20ième siècle restera
sans aucun doute celle des contrats de dérivés hors-bilan, que Warren
Buffet a qualifié d’armes de destruction financière massives, à juste
titre.

Si l’attention du public reste focalisée sur les actions de la Fed ou
les problèmes des crédits immobiliers dit « subprime », la catégorie
des contrats dérivés a permis le développement d’un système bancaire
fantôme, ou parallèle, n’obéissant à aucune règle prudentielle, et
faisant entrer les risques d’explosion atomique sur les marchés dans une
nouvelle dimension du crédit jusqu’alors inconnue.

Certaines descriptions détaillées de ces produits sont disponibles, dont celles  de Ted Seides (très complexe et en anglais), de Bill Gross
(en anglais également). Sur le web francophone, je pense qu’il n’existe
pas de meilleure description que celle de Dupilon au sujet des CDS dans
son article sur la Crise financière : risques systémiques Part 3.

Les CDS, ou « Credit Default Swap » ne sont qu’un élément de la
catégorie des dérivés, dont le montant total s’élève à 531 TRILLIARDS de
dollars selon l’ISDA, soit environ
37 fois le montant de l’aggrégat monétaire le plus large, M3, et 615
fois le montant de toutes les espèces disponibles (base monétaire à fin
Juin 2008 = 862 milliards de dollars environ).

 Les partisans de ces contrats prétendront que la plupart de ces
trilliards de contrats ne représentent que des négociations entre des
parties cherchant à parier sur le risque ou à se couvrir contre
celui-ci, dans le but précis de distribuer les risques de marché et
d’éliminer les menaces systémiques prétendument inhérentes à
leur nature. Mais on a découvert depuis la faillite du fond LCTM que les
stratégies mathématiques et modélisées par les génies de la finance
pour distribuer les risques ne fonctionnent aussi longtemps qu’un cygne
noir ne point pas le bout de son bec et que les marchés ne dérogent pas à
la tendance précédente dont l’évolution a servi à alimenter les calculs
des ordinanteurs.

Le risque est au contraire augmenté par cette nouvelle dimension
intergalactique du crédit bancaire, la moindre turbulence de marché
devenant dès lors suffisante pour déstabiliser l’édifice des dérivés de
crédit et entrainer toute la structure financière US, et mondiale par un
effet de domino, dans un effondrement systémique total, comme le
mentionne Dupilon dans son article. Le seul endroit ou une logique du
risque similaire à celle des CDS est utilisée se retrouve chez les
bookmakers et dans les casinos, comme le mentionne Bill Gross.

 
 
Un article de Emcee paru sur Des bassines et du Zèle le 1er octobre 2010
traduit du blog de l’écrivain Joe Bagant et de son billet Understanding America’s Class System
 
Joe Bageant explique comment les classes dirigeantes, en se servant de la classe politique et des médias ont réussi à s’emparer de l’argent public et à tout verrouiller aux Etats-Unis afin de contrôler tous les pouvoirs pour dépouiller la population.
 
Vétéran du Vietnam, ancien hippie, Joe Bageant devenu depuis journaliste et écrivain de talent, porte un regard tendre et inquiet sur l’amérique où il a grandi, celle des petits blancs du Sud profond, laissés pour compte de la modernité. Il vit à Winchester en Virginie, petite ville de cette Amérique ouvrière, religieuse et pro Bush, pour laquelle les Démocrates représentent un parti de privilégiés urbains, loin des préoccupations de victimes de la mondialisation qui n’espèrent plus rien si ce n’est sauver leur peau dans un monde dur, qui les tient pour quantité négligeable et ou le moindre incident de parcours est le début de la chute. Contre info : A la recherche de Joe Bageant
 
 
 

Comprendre le système de classes en Amérique

Tapez dans vos mains si vous aimez le caviar

Alors, tu as vu les élites politiques, hein? 5 millions de dollars pour le mariage de Chelsea, 15000 dollars rien que pour la location des chiottes climatisées – des énormes pissotières en chrome et en verre avec eau chaude et tout le bastringue. Pas de masques à gaz et des feuilles de papier hygiénique rugueux pour ces gars-là.

Oui, ça fait un sacré effet vu du poulailler. Mais la réalité, c’est que quand nous regardons les "élites" politiques, nous regardons le singe qui danse et pas l’homme qui joue de l’orgue de barbarie.
La classe politique à Washington est à peu près aussi éloignée des citoyens ordinaires que la classe dirigeante l’est de la classe politique.
Par exemple, pour gagner leur croûte, ils n’ont pas un boulot à proprement parler, ils tirent leurs revenus de trucs abstraits comme l’investissement et la législation, dont ni l’un ni l’autre n’ont jamais provoqué chez quiconque ni une hernie ni un problème de canal carpien.
En comparaison, les classes dirigeantes ne font rien du tout.
Question argent, la classe politique à Washington est plus riche que la classe ouvrière dans les mêmes proportions que l’est la classe dirigeante par rapport à la classe politique. Ce qui donne à la classe politique un objectif à atteindre. A cette fin, elle a adopté le comportement, les goûts et le style de vie des classes dirigeantes, en vue d’en faire partie. De plus, c’est un processus de mue qui commence avec la bonne université et les bonnes relations et qui atteint son apogée quand on se lance à l’assaut de Washington avec tous les autres jeunes papillons privilégiés et ambitieux.
Ils gagnent assez de pognon pour, au moins, faire semblant avant de pouvoir en être vraiment. 51 des 100 membres du Sénat US sont au minimum millionnaires – probablement plus que ça, dans la mesure où les résidences de plusieurs millions de dollars sont exemptées de figurer dans le calcul officiel du patrimoine. Par exemple, selon ce qu’on prend en compte, à la Chambre des Représentants, la fortune de Nancy Pelosi s’élève soit à 13 millions de dollars soit à 92 millions.
Pourquoi ils se fatiguent à minimiser de telles sommes d’argent, c’est un mystère. 13 millions, 92 millions la différence ne va pas changer notre opinion sur Nancy. Notre opinion étant que la nana est bourrée aux as. Plus que bourrée aux as. Les élus du Congrès relativement pauvres en comparaison, comme Barney Frank, sont presque millionnaires. Le patrimoine qu’il déclare officiellement s’élève à 976.000 dollars. J’ai beau chercher, je ne vois pas comment ils s’en sortent.
En plus des coutumes, la classe politique adopte le canon social et les présupposés de la caste dirigeante, et en particulier, ce qui est le plus nécessaire pour se faire accepter, à savoir que la population a collectivement le QI d’un poulet.
D’accord, c’est peut être difficile de prouver le contraire en ce moment, mais il faut conserver une certaine apparence d’égalité. En tous cas, en tant que groupe, la classe politique pense, a l’air et agit pareil, et agit dans son propre intérêt. C’est ce qui en fait une classe à part entière.

Rien à foutre des prolos, comptons l’argent

Cette classe politique se place entre nous tous ici bas et la minorité infime de la caste dirigeante si loin là-haut qu’on ne sait même pas jusqu’où ça va. Pas la peine de plisser des yeux, on ne les aperçoit pas de là où nous sommes. Ce qui est super pratique pour nier l’existence d’une caste dirigeante. D’autre part, pas besoin d’être un génie pour savoir à quoi s’attendre – ou pas. Les états de service de la classe politique sont limpides.
En tant que couche de millionnaires qui bichonne les castes supérieures qui financent leurs campagnes, ils ont fait leur boulot. Ils ont approuvé l’énorme réduction d’impôts pour les riches de l’administration Bush. Ils ont abandonné le crédit d’impôts par enfant pour les familles dont le revenu est inférieur à 20.000 dollars. Ils ont "réformé" le déremboursement des médicaments de Medicare. Ils ont réformé l’assurance maladie qui va injecter des centaines de milliards de dollars de bénéfices au secteur des assurances.
Toutefois, le meilleur coup qu’ait réalisé la classe politique aux Etats-Unis s’est produit en septembre 2008 quand la machine à rapacité financière du placement immobilier a capoté. Les partis républicain et démocrate, les grands groupes privés, et ceux qui façonnent l’opinion publique se sont alliés pour monter la plus grande opération bipartisane du passé récent en Amérique.
On ne pouvait rien faire d’autre, disaient-ils tous, que racheter pour 700 milliards de dollars d’actifs financiers "toxiques". Sinon, prophétisaient-ils, ce serait la fin du monde. Voulant dire que la chaîne de Ponzi utilisée actuellement aux US, et qu’ils ont toujours vendue à la population comme étant la base de l’économie US, s’effondrerait définitivement.
Et au cas où il y aurait des sceptiques parmi les prolos, il a été rappelé à la population ce qu’elle pouvait y perdre – à savoir tout. Installée dans la salle des chaudières, l’équipe secrète d’agents de Goldman Sachs avait ficelé l’"économie " avec des outils financiers suffisamment explosifs pour pouvoir s’emparer de la maison des travailleurs, ou de ce qu’ils avaient économisé pour leur retraite que le secteur médical siphonnait déjà à une allure inquiétante. Il fallait faire quelque chose avant que le secteur de la santé ne rafle tout le pactole.
Yessiiiir! On allait avoir un "effondrement systémique", nom de dieu, et s’il fallait une preuve, il n’y avait qu’à voir comment George Bush et Barack Obama s’accordaient à dire que certains grands groupes US étaient trop importants pour qu’on les laisse sombrer et que, donc, il était temps que la population se mette à écoper la barque. Pendant ce temps, les économistes du royaume étaient unanimes à dire que ce "sauvetage" allait demander 10 trillions de dollars supplémentaires à très brève échéance. Donc, cela doit être sacrément grave et nous n’avons que cette solution. D’accord, les gars?
Montrant un bon sens inhabituel, la population aux Etats-Unis a répondu "N’importe quoi!" à trois ou quatre contre un, selon les régions. Cela n’a pas tellement inquiété la caste politico-économique. Qu’est-ce qu’ils en savent de toute façon, les prolos?
Et alors, en plein milieu du processus, les classes possédantes politico-économiques ont changé les chevaux, après avoir réalisé qu’il y avait plus de blé à se faire en achetant les banques et les grandes industries. C’était anticonstitutionnel, mais on s’en foutait, c’est à ça que servent les Cours Suprêmes. Les prolos ont râlé et scruté leurs écrans télé dans l’attente d’explications qui ne sont jamais venues.
Evidemment, le parti d’opposition étant ce qu’il est actuellement – un fossé plein de sang avec des hyènes hurlantes – l’élection d’Obama signifiait que le parti républicain se devait de dénoncer pour la parade le nouveau président démocrate ou au moins, chier dans le Bureau Ovale, et dire que c’était lui.
Et donc la plupart des républicains qui exerçaient des fonctions officielles en 2008 se devaient de dénoncer publiquement le TARP ("Troubled Asset Relief Program"), le programme gouvernemental de sauvetage du secteur bancaire, les plans de relance, et les énormes sommes distribuées pour renflouer les groupes privés.
De plus, il fallait déployer le bandeau publicitaire de "l’économie de marché autorégulée" suffisamment largement pour dissimuler le Parti Républicain installé dans l’arrière-salle où se passent les marchés.
Le lieu où les compagnies de ventes d’armes élaborent leur stratégie, en se servant d’élus du Congrès et de généraux comme représentants de commerce. Là où il est établi que, comme l’a souligné John Kenneth Galbraith vers la fin de sa vie, quand on pouvait dire la vérité sans risque, "l’actionnaire n’est que du menu fretin, c’est celui qui sera tenu pour responsable à la place des grands groupes privés, et les actions en bourse ne sont que des jetons pour miser sur les Hedge funds ou la Bourse", ainsi que pour les gogos qui s’imaginent réellement être plus malins que le " High Frequency Trading" – connu également sous le nom de "Fraude à Très Grande Vitesse" .
Ah, mais je m’égare.
Quoi de neuf encore? Le principal c’est que la fumée s’est aujourd’hui dissipée, l’argent est bien au chaud dans les coffres de la caste dirigeante, et on fait tourner actuellement la boule pour désigner quelques coupables pour divertir les gens au cours des prochaines années. Les bûchers sur la place publique médiatique nationale attirent toujours les foules.

Bouhouhou! Obama ne veut pas nous laisser jouer!

Heureusement, pour les deux partis, il n’existe pas de mémoire politique aux US. Que Lindsay Lohan soit sortie avec le snowboarder Riley Giles quand ils étaient en clinique de désintoxication, ça oui, on s’en souvient.
Mais que les républicains aient accepté de distribuer des prodigalités comparables, même si elles étaient moins élevées, sous papy Clinton et Papy Bush – eh bien, pour les Américains, cela pourrait tout aussi bien dater de l’Egypte Ancienne.
Comme le fait que les deux partis aient imposé aux banques de faire signer des contrats de prêts immobiliers à un taux élevé à des personnes qui ne remplissaient pas les conditions requises, parce que la hausse excessive des prix de l’immobilier pendant la formation de la bulle immobilière rapporterait des milliards de dollars aux gros investisseurs qui savaient quand retirer leurs billes. S’ils profitent un peu trop de la fête et qu’ils se cassent la figure, ils battent le rappel aux cris de: " too big to fail" (trop importants pour faire faillite). L’administration qui n’a plus la moindre idée de comment faire tourner l’économie, leur fait parvenir des tombereaux d’argent. C’est ce qu’un banquier appelle un "marché gagnant-gagnant": quand le banquier gagne sur les deux tableaux.
Pendant ce temps, les républicains haut-placés avaient quand même besoin de s’en prendre au Négro nouvellement arrivé à la Maison Blanche qui venait de les virer et qui était à l’époque encore très populaire.
Tout ce qu’ils ont trouvé à dire sur le plan de sauvetage, c’est qu’on ne les avait pas assez consultés. "Obama ne nous laisse pas jouer avec lui. Bouhouhou!"
Une façade, bien entendu, puisqu’il faisait exactement ce qu’ils auraient fait: distribuer à tous les banquiers républicains jusqu’au dernier cent que possédaient les gens et encore bien plus de ce qu’ils n’avaient pas, mais qu’ils pouvaient rembourser, euh, disons sur les cent prochaines années ou jusqu’à l’effondrement final, selon ce qui viendrait en premier.
Pour finir, toutefois, personne à Washington n’a contesté le droit de la classe dirigeante de dicter la politique à mener. Après tout, la classe politique était d’accord avec le principal postulat de la classe dirigeante, à savoir que la populace n’y comprend que dalle, n’a jamais rien compris et ne comprendra jamais rien.
Egalement, parce qu’il vaut mieux ne pas trop énerver la population, non pas qu’elle ait un quelconque pouvoir (le pouvoir c’est l’argent en Amérique et ce sont les castes supérieures qui l’ont tout récupéré actuellement) mais parce que les élus auraient à répondre à des questions stupides de la part de gens comme les Tea Party. Ou des adeptes de Ron Paul.
Seigneur!

Howard, reviens, s’il te plait!

Les US ont toujours eu une classe dirigeante, et ils ont toujours raconté au monde entier qu’ils n’en avaient pas. Mais au moins, la classe dirigeante de l’époque était-elle intéressante et variée, parce que divers types d’Américains devenaient riches.
Il y avait les chercheurs de pétrole du Texas. Il y avait les aristocrates du sud, planteurs de coton et de tabac, qui s’envoyaient du bourbon, et caressaient leur portefeuille d’actions et leurs servantes noires. Il y avait les industriels, et les agents immobiliers de Californie et de Floride, les Brahmanes de Boston et les banquiers de New York. Il y avait également Joseph P. Kennedy (père de John Kennedy, NDT), spéculateur boursier et importateur d’alcool de contrebande pendant la Prohibition, sans parler de Prescott Bush qui faisait des affaires avec les nazis pendant la seconde Guerre Mondiale.
Il y avait des gens qui avaient fait des études différentes, ou, parfois, pas d’études du tout. Ils venaient de nombreuses régions, à une époque où l’Amérique avait encore des régions de cultures diverses avant d’être complètement uniformisées et stratifiées pour un maximum d’efficacité capitaliste.
Quoi qu’ils aient été, ils étaient rarement ternes. J’aurais adoré faire la connaissance d’Howard Hughes, un type capable de réaliser un film, et de construire l’avion le plus grand au monde, le Spruce Goose , un avion de 200 tonnes entièrement fabriqué en bois,

sans parler du soutien-gorge avec armatures de la pulpeuse Jane Russell.

Comparez avec Bill Gates et les autres patrons insipides actuels. A vous faire presque regretter les " robber barons ", les anciens capitaines d’industrie.

Vous croyez que Tony Hayward en a quelque chose à cirer?

De nos jours, on entend cela tout le temps: les 1% les plus riches aux US ont plus de biens que l’ensemble des 45% au bas de l’échelle.
J’ai rarement rencontré un Américain qui pensait que c’était une bonne chose et rarement rencontré quelqu’un qui comprenait comment les classes dirigeantes s’étaient enrichies à ce point. Pour faire simple, c’est grâce au développement d’un Etat plus envahissant et aux structures complexes, qui crée des méandres judiciaires et techniques qui permettent de rabattre l’argent vers eux au niveau national et mondial, et, au passage, de protéger leurs arrières.
Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec des projets de loi sur l’assurance maladie de 3000 pages (qui définissent quels secteurs privés vont bénéficier du gâteau et dans quelles proportions) ou l’ALENA avec ses 2000 pages et ses 9000 codes produits.

Une fois la population prise dans un tourbillon de paperasserie juridique, de traitements transactionnels, de simulations sur ordinateur, il était facile de prétendre que le monde était devenu si complexe que les qualifications et l’intelligence pour le diriger étaient extrêmement rares et que ceux qui avaient ces aptitudes étaient de sacrés génies. Ce sont des gens qui sont tellement au-dessus du commun des mortels qu’il faudrait leur donner des sommes d’argent considérables et ne jamais remettre en cause leurs décisions. Et c’est comme ça que nous retrouvons des ratés amnésiques comme Timothy Geithner (qui a toujours eu des emplois payés d’une manière ou d’une autre par l’Etat) à la tête du ministère des Finances et des dizaines de milliers de branleurs de l’empire, des commissaires juridiques mesquins, et jusqu’aux Alan Greenspan de cette engeance – un vieux con arrogant et empoté qui n’a jamais compris grand chose, mais qui connaissait les règles: avoir l’air énigmatique et détruire toute l’administration au pouvoir, quelle qu’elle soit.
En fait la sélection naturelle du capitalisme par la médiocrité explique comment British Petroleum a hérité de Tony Hayward, qui a eu le malheur d’être éjecté du bateau pour se retrouver en slip sur les plages des médias.
Si tant est qu’il existe un spécimen de salamandre capitaliste visqueuse, nous l’avons vue là-bas, nue et pleurnicharde. Apparemment, la salamandre va recevoir 18 millions de dollars, plus une retraite atteignant 1 million de dollars par an, et dont l’éventuelle confiscation fait de bons papiers permettant de faire oublier la négligence, l’escroquerie et l’intimidation commises par BP.
Et donc la populace hurle et lance des œufs sur l’homme de paille qui empochait 1,6 millions de dollars par an et qui est maintenant installé sur son yacht pour "essayer de se reconstruire".
Y a-t-il des gens pour croire que Tony Hayward en a quelque chose à cirer de tout ça? Oh, il y aura peut-être de bonnes nouvelles annonçant la disparition de BP, qu’elle a été "absorbée" par une autre compagnie ou comme ça s’est passé pour Enron, qui a été revendue petit à petit, bradée à vil prix à d’autres compagnies géantes pendant que tout le monde suivait l’histoire de Ken Lay (l’ex-PDG d’Enron, NDT).
On aurait pu croire qu’on en aurait tiré les leçons. Les compagnies ne disparaissent pas: elles mutent tout simplement, aspirant l’argent d’une génération à l’autre.
Ils ne l’avoueront jamais, mais les néocons savent qu’ils ont un fond de méchanceté en eux. Ils savent également que s’ils veulent profiter du partage du butin national, ils doivent conquérir les cœurs et les esprits. Ils doivent avoir l’air vertueux et sincères tout en mentant éhontément et en nous faisant les poches. En d’autres termes, ils ont une bonne maîtrise de la politique et des affaires aux US – ce qui est la même chose, évidemment.
La plupart des libéraux américains cultivés, toutefois, croient tout simplement qu’être progressistes fait d’eux, par défaut, les sauveurs du pays – moralement et intellectuellement corrects en toutes circonstances. Pour preuve, ils lisent davantage et sont, censément, plus ouverts que la plupart des conservateurs, sauf quand leur fille sort avec un beauf du nom d’Ernest qui habite dans une caravane installée sur un terrain derrière le centre commercial.
Ils font, de toute évidence, partie de classes cultivées dans un pays connu pour ses écoles lamentables et un public apathique, saturé et peu curieux. L’éducation et l’accès aux études sont actuellement à la base de ce qui délimite les classes sociales. Les études universitaires sont maintenant réservées aux privilégiés. Et ce privilège, quelles que soient la profession ou la carrière choisies, est une opportunité qui dépend de l’Etat. Que le gouvernement soit libéral ou conservateur, peu importe. En fait, cette classe de privilégiés vote démocrate plus sûrement que la classe ouvrière, les latinos ou les noirs.
Et donc, quand les libéraux cultivés lèvent le nez de leur exemplaire de "The Nation" ou de l’émission de Jon Stewart, ils se retrouvent devant une vision d’horreur: des foules de costauds agitant des sachets de thé qui exigent de réductions d’impôts pour permettre de financer de nouvelles écoles et de nouveaux ponts, une Sarah Palin renaissant des cendres de la campagne électorale de McCain pour devenir la grande prêtresse des tribus de gros dégueulasses, avec un mormon du nom de Glenn Beck qui exhorte des millions de fondamentalistes à s’emparer du pays. Ils ont le sentiment que quelque chose s’est terriblement détraqué dans ce pays.
Et ils en concluent aussitôt que c’est la faute du peuple, de son attitude arriérée, son manque de compréhension et sa colère mal orientée, et que c’est sans doute bien fait pour lui, il n’avait qu’à se rassembler derrière la bannière progressiste.
Pas que la bannière progressiste flottait vraiment. Les libéraux US ont baissé leur étendard il y a 40 ans pour se ruer vers les postes confortables dans le technique, l’administration et l’enseignement dans le gouvernement, les universités et les ONG. "Ah, oui," gémissaient-ils, le peuple nous a lâchés. Ils sont absolument écœurants!", et les libéraux approuvaient, et ils approuvent toujours. Il n’y a qu’à voir les commentaires sur le Huffington Post ou le Daily Kos.
Ou bien voyez l’arrogance de la description que fait Barack Obama des Américains "qui s’accrochent à dieu et à leurs fusils". Ce qui est vrai. Toutefois, dans cette déclaration, il est implicite qu’à la fois dieu et les armes désignent une classe de losers ignorants. Quand ses adversaires l’ont épinglé pour cette remarque, il l’a justifiée en soulignant qu’il avait dit: "Ce que tout le monde estime exact". Voulant dire dans sa caste, la caste libérale éduquée.
Difficile d’imaginer que ses prédécesseurs ont été des hommes et les femmes fers-de-lance de luttes comme le procès Scopes, la journée de huit heures, les syndicats, l’anti-maccarthysme, César Chavez, le mouvement des Droits civiques.

Ce sont les grands chiens qui mangent d’abord

La caste dirigeante reste au pouvoir grâce au soutien que les deux partis apportent à leurs donateurs. Ils s’accrochent à leurs dirigeants ou les suivent, comme les rémoras s’accrochent aux gros requins et les poissons pilotes accompagnent les requins, heureux de récupérer les miettes. Les deux partis offrent à leurs militants et à leurs sympathisants des postes grâce à des programmes ou des législations qui permettent justement aux riches de s’enrichir.
Un exemple typique: ce sont les psychologues, les médecins et les travailleurs sociaux qui mettent la moitié du pays sous antidépresseurs et stabilisateurs d’humeur, termes qui devraient foutre la trouille à quiconque saisit le concept de l’Etat-entreprise. Ils obtiennent leurs postes grâce aux fonds publics, ou grâce à la recherche qui définit certains comportements comme étant des pathologies à traiter avec de puissants psychotropes.
Celle qui est à la mode, actuellement, c’est le TOP, le Trouble oppositionnel avec provocation, où les enfants ont des comportements – surprise, surprise – stupides, comme cela peut être éventuellement le cas pour des enfants.
La rébellion à l’adolescence devient un trouble psychologique. Un des symptômes cités par le "manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux" est: "conteste souvent les adultes ", un comportement d’adolescents inouï qui demande la prise immédiate d’antipsychotiques comme le Risperidone. Parmi les effets secondaires du Risperidone, on trouve: une érection qui peut durer des heures, la lactation et les tendances suicidaires. Pffiou!
Big Pharma empoche des milliards supplémentaires sous prétexte de soulager les souffrances de gens. De toute évidence, il y a des millions de gens qui souffrent véritablement, mais si c’est le cas, alors, c’est la société américaine qui souffre.
Jamais, on ne posera publiquement la question de savoir exactement de quelle angoisse psychique souffre l’Amérique. Parce que la réponse est la maladie des matières premières capitalistes et le trouble psychique d’être l’Amérique. Cela voudrait dire qu’il faut consulter M. Marx, qui en a prédit une grande partie, ou le psychiatre Arthur Barsky, qui a mis à jour la définition.
Pour les Américains, l’examen de conscience n’est pas seulement rare, il n’existe pas, ce qui constitue une des causes de notre pathologie.
Sont absents de notre caractère national l’amour du bien-être de tous et notre responsabilité collective civile mutuelle. Mais si nous admettions qu’il y a des responsabilités collectives vis-à-vis des individus de notre société, alors, il nous faudrait nous intéresser à la notion de classes sociales. Il vaut mieux mettre tout le pays sous anxiolytiques.
Pour y parvenir, il faut un Etat tentaculaire.
Ainsi, ceux qui sont déjà riches s’enrichissent et la bourgeoisie dépend davantage des riches. Comme le signale Angelo M. Codevilla, rédacteur en chef et journaliste conservateur, dans un article de juillet 2010:

"En taxant et en distribuant plus d’un tiers de ce que produisent les Américains, grâce à des règlementations qui pénètrent au cœur de la vie en Amérique, notre classe dirigeante se fait l’arbitre entre richesses et pauvreté".

Un tiers, c’est amplement suffisant pour faire pencher la balance à leur avantage.

Etourdissons-les constamment avec des manœuvres de diversion

En attendant, il y a nous tous. Cette énorme masse de brailleurs attachés à la famille, les gens de profession libérale comme les agriculteurs, les libertariens, les patriotes, ceux qui croient en dieu et ceux qui exècrent la religion, ceux qui pensent encore que travailler dur, c’est, contre toute évidence, la voie qui mène à la réussite, ceux qui en savent plus que les autres parce qu’ils vendent des voitures d’occasion ou travaillent à la Poste, des citoyens qui, à juste titre, soupçonnent que les impôts de l’état sont là pour simplement nourrir la bête, ou qui pensent, à juste titre encore, qu’aucun élu ne représente réellement leurs intérêts et que le gouvernement s’occupe actuellement, d’ingénierie sociale (i.e. de manipulations des structures sociales) à des fins économiques.
Chrétiens fondamentalistes, homos, petits commerçants, latino-américains, producteurs bio, anti-IVG, défenseurs de l’IVG, syndicalistes du nord et les anti-syndicalistes du sud, enseignants et bonimenteurs – nous nous sentons tous menacés par l’Etat.
Mais, en même temps, afin de se prémunir d’une révolution, de conserver les militaires comme chair à canon et de préserver les contrats de l’industrie de la défense, ils nous ont lourdement endoctrinés pour nous laisser croire que l’Amérique mène le monde pour tout, et que le reste de l’humanité connaît des conditions moins prospères, vit des vies moins libres et convoite notre "style de vie". En bref, que ce sont des sous-humains.
Et pourtant, nous avons en commun que personne parmi nous n’aime l’idée qu’il existe une classe dirigeante. C’était déjà le cas au tout début. Mais nous ne menons plus d’actions concrètes parce qu’il est devenu impossible de savoir comment s’y prendre pour changer quoi que ce soit.
Au lieu de cela, nous réagissons aux événements. C’est ce que cherche la classe dirigeante, parce que si nous sommes dans la réaction spontanée, alors il est possible d’en maîtriser l’impact en maîtrisant les stimuli.
Etourdissons-les constamment avec des manœuvres de diversion. Et donc, les stimuli ne cessent de nous parvenir plus vite que nous ne l’imaginons. Et ils sont présentés comme le fruit du hasard ou bien la conséquence "d’un monde qui change rapidement", ou l’effondrement d’une banque que personne n’aurait pu imaginer – des événements où il nous faut réagir immédiatement. La plupart d’entre nous baissent les bras. Ce qui, à nouveau, est ce que cherche la classe dirigeante – faire de nous des masses complètement malléables.
Parce que la destruction révolutionnaire du système économique, aussi mauvais soit-il, ferait plonger l’économie encore plus vite que les pratiques de pillage actuelles, il y a peu de chances que nous voyions une révolution véritable destinée à renverser les classes dirigeantes.
Voyez la pitoyable "Tea Party Revolution", dont les membres vont devoir s’allier au Parti républicain (auquel appartiennent les leaders en coulisses, d’ailleurs) en 2012 s’ils veulent représenter quoi que ce soit. Le tapage médiatique sur les Tea Party n’en fait pas un mouvement révolutionnaire, et il ne renverse certainement pas les classes dirigeantes, qui se fichent bien de la colère de la populace tant qu’elle ne se met pas en travers de leur argent.
Et, de plus, c’est la classe dirigeante qui détient tout le pognon, sans parler des médias qui informent les masses de tout ce qui se passe dans le pays. Elle contrôle notre assurance maladie, notre système bancaire et nos fonds de pension. Elle contrôle notre éducation, ou notre absence d’éducation, et elle contrôle le prix, la quantité et la qualité de ce que nous mangeons. Elle contrôle la qualité de l’air que nous respirons, et bientôt, grâce à des crédits de pollution, même le prix que nous payerons pour cet air.
Pire encore, elle s’est accaparée du pouvoir exécutif et législatif, sans parler de la structure des deux partis qui permet de s’arroger davantage de pouvoir encore.
Face à tout cela, se trouve une population très disparate, qui, en dépit de ce que certains prétendent après quelques bières, n’est pas près de prendre les armes ou d’utiliser la force pour renverser la classe dirigeante. Quand sa propre vie et celle de sa famille sont contrôlées à ce point par des gens et des forces invisibles, on ne prend pas de tels risques. Ce n’est pas de la lâcheté. C’est du bon sens.
Et donc, il ne vous reste plus qu’un jeu truqué qu’on appelle l’action législative.
C’est le processus d’un pouvoir invisible, masqué par un autre processus appelé stratégie de communication, qui alimente un autre processus appelé médias, qui choisissent ce qu’on doit voir ou entendre.
Et il y a plein de choses qu’on n’a pas à entendre. Un exemple parmi d’autres: NPR (National Public Radio), le New York Times et des milliers d’autres organes de presse refusent d’utiliser le mot "torture" pour parler du supplice de la simulation de noyade (waterboarding) préférant parler de "techniques d’interrogatoire agressives", ou "interrogatoire sans contraintes", "interrogatoire libre", ou tout autre euphémisme.
NPR justifie l’emploi d’euphémismes pour désigner la torture telle qu’elle est pratiquée par les Etats-Unis en disant que "le terme de torture est chargé de connotations politiques et sociales".
Ah, ouais?

La vérité est une route difficile à prendre

Après des dizaines d’années de consumérisme forcené, l’aliénation qui en découle, et une conscience collective fabriquée par les salades et jeux de miroirs capitalistes, il est évident que la population aux US a bien du mal à reconnaître la vérité, quelle qu’elle soit. Une petite partie de la population commence à saisir la vérité sur ce qui est arrivé à son pays – à savoir qu’il a été racheté par une caste dans un pays censé être dépourvu de classes sociales.
Ils commencent à se rendre compte que, quand il s’agit de véritablement gouverner le pays, nous sommes impuissants en tant qu’individus – même les membres de la classe politique – et nous satisfaisons l’ensemble des désirs de ses véritables propriétaires. Il en est ainsi depuis si longtemps que nous sommes conditionnés pour accepter cela comme un état de fait, quelque chose qu’on ne peut pas changer et dont on ne sait même pas comment le remettre en cause, parce que, comme l’atmosphère, il est là tout simplement.
La Vérité avec un grand V on la reconnait quand on la rencontre. On n’a peut-être pas les mots appropriés, ni la connaissance de tous les faits, mais on la ressent au plus profond de nous-mêmes.
L’intuition est la première lueur dans le lointain. Il va sans dire que nous pouvons toujours ne pas regarder dans la direction de la vérité, ni même la rechercher. Car il est rare que ce soit un spectacle agréable, ce qui est le signe principal qu’il s’agit bien de la vérité. Même le meilleur approche au son de cloches angoissant. Je pense à ce jeune lecteur, Brent B., qui prend le temps de m’envoyer des mails de temps en temps. Aujourd’hui, il a écrit, résumant la seule chose dont je sois certain:

"C’est dur de connaître la vérité dans ce monde, c’est comme si quelque chose en vous mourait, mais parfois, il faut quand même en avoir connaissance".

Joe Bageant a écrit: " Deer Hunting with Jesus: Dispatches from America’s Class War". Son dernier livre: "Rainbow Pie: A Redneck Memoir", évoque le sous-prolétariat blanc aux Etats-Unis et comment il a été délibérément créé.

Note perso

Hé bien, ce phénomène, après la mise en selle de ce loser de NS, choisi sans doute pour sa servilité, son adhésion totale à la classe dirigeante, sa capacité à faire avaler des couleuvres aux gogos, son obsession maladive et puérile de vouloir fréquenter les "grands" de ce monde – et d’être en bonne place sur la photo ("Tu as vu? C’est Papa à côté d’Obama!"; "Regarde, ici, c’est moi aux JO en Chine") – et son âpreté au gain, est exactement ce qui est en train de se passer en France.
Difficile de trouver meilleur VRP.
Sauf que le voyageur de commerce en fait actuellement des tonnes et la caste supérieure n’aime pas l’ostentation. La discrétion est de mise chez les porteurs de valises de pognon.

Mais la stratégie de déploiement est la même qu’aux Etats-Unis, évidemment:
Placer des gens sûrs, de préférence incompétents, de façon à ce qu’ils ne prennent pas d’initiatives personnelles préjudiciables, à des postes sensibles importants, voire haut-placés (la tentative de nomination du fils du président est, en cela, caractéristique, mais aussi le fait que les remaniements ministériels ne soient pas possibles – les meilleurs bourrins, la garde rapprochée, sont déjà tous en place et on les fait jouer aux chaises musicales, en sacrifiant deux ou trois seconds couteaux);
Acheter la loyauté ou le silence en octroyant des privilèges et / ou des sinécures – en particulier à ceux qui pourraient s’avérer dangereux ;
Museler les médias, y mettre des serviteurs dociles grassement payés et prêts à toutes les compromissions, et s’assurer que les médias ne diffusent que ce qui va dans le sens des intérêts de l’oligarchie et pour cela, canaliser les indignations pour détourner l’attention et la colère, et multiplier les provocations pour décourager les luttes.
Ainsi, alors qu’il y a généralement une accalmie en été, où ministres et président partent en villégiature, qu’a-t-on vu, alors que Woerth, le responsable chargé de faire passer en force la contre-réforme des retraites, venait d’être sacrément mis à mal par Médiapart et d’autres?
Ministres et porte-parole, probablement dûment mandatés par le roi fainéant (qui prend ses ordres plus haut, ne l’oublions pas) qui se prélassait au bord de la piscine (rappelez-vous les longues vacances de Bush dans son ranch la première année de son mandat – ce qui lui avait d’ailleurs été reproché parce que cela faisait tache – et qui en dit long sur les responsabilités effectives d’un président, fût-il des Etats-Unis!), se sont épanchés à tour de rôle devant les micros pour lancer une provocation après l’autre.
En première ligne, omniprésent, le ministre de l’intérieur qui annonce, par exemple, une augmentation de 259% de la « délinquance roumaine » à Paris. Fureur.
H*rtefeux et les mensonges: il fait fi des chiffres officiels du ministère qu’il est censé gérer, ce qui, bien entendu, déclenche aussitôt la polémique.
H*rtefeux, Ciotti : contre le sursaut citoyen, la pathétique défense des xénophobes d’Etat
(Ciotti, en voilà un qui est brusquement sorti de nulle part ).
Et le maire de Nice qui déclare, le 1er août: "Les socialistes n’assument pas leurs responsabilités" : dénonçant le "laxisme" de certains maires en matière de sécurité et leur reprochant de ne pas s’être dotés de … vidéo-surveillance (encore des gadgets pour faire profiter les riches de la manne des fonds publics). Scandale.
Plus ils sont bêtes et primaires, et, évidemment, plus ils soulèvent l’indignation. Une stratégie qui paie pour détourner l’attention et la colère des citoyens.
Ce ne sont que quelques exemples, il y en a pléthore.
Et pour contenir la foule: le fichage et la répression sélective- vidéo-surveillance, gardes à vue, constitution de dossiers informatiques, arrestations arbitraires, prélèvements ADN, police de proximité (dénoncée pour "laxisme") remplacée par des unités musclées, impunité policière, encouragement à la création de polices municipales, voire de polices privées, etc.

Nous ne sommes pas encore en phase de verrouillage définitif, mais à l’allure où ça va, nous n’en sommes plus loin.
Si la contre-réforme des retraites passe, ce sera un boulevard pour casser définitivement toutes les protections sociales que nous avons réussi à créer ou à préserver grâce aux luttes successives.
Ce sera aussi la fin définitive d’un syndicalisme vaguement à l’écoute des salariés pour être remplacé par un syndicalisme carrément aux ordres des patrons.
Comme aux Etats-Unis.

A nous de voir.

 
 
 
 

 

2 octobre 2010 par Diatala pour Oulala.net 

La mise en place de la terreur et de la peur sont des manipulations utilisées depuis la plus haute antiquité et le moyen-âge. Depuis le 20éme siècle nous parlons du « Mind Control » étudiés et expérimentés par les Anglais ensuite par Hitler et puis par les Américains qui avaient exfiltrés des scientifiques nazis fous pour perfectionner ces recherches et ces expériences.

En ce qui concerne les derniers évènements nous pourrions parler d’un Mind Control soft. De la propagande « mainstream » envoyée dans l’esprit des populations par des missiles médiatiques bourrés de formules alarmantes explosives pour réactiver le gènes endormis de la peur, de la haine ou de tous les autres gènes adéquates à la manipulation et au lavage de cerveaux. Ces bombes de mots et de formules anxiogènes sont faites pour stopper le peuple dans sa réflexion, son émancipation, ses revendications, l’inhiber, le conditionner et le faire accepter l‘inacceptable en le dirigeant dans un sens choisi à son insu.

Des alertes à la bombe à Paris et des évacuations traumatisantes s’avèreront être des canulars ou de fausses alertes. Idem pour une terroriste algérienne voulant se faire, soit disant, exploser chez nous. Mais à quoi nous servent alors les services secrets ! Ils sont nuls !

Alors pourquoi cet empressement à diffuser des informations aussi graves et surtout sans aucun fondement ? Est-ce pour tenter de faire paniquer la population, pour la désorienter ou pour la préparer à un véritable attentat ? Pourquoi nous dit-on chaque année que plusieurs attentats ont été déjoués sur notre sol sans que jamais nous en ayons été informés en temps et en heure ? Pourquoi doit-on en ignorer certains et pas d‘autres, et avoir connaissance de ceux qui sont faux ?

Toutes ces déclarations sont-elles vraies, ou ne sont-elles qu’une vaste mise en scène ? A vous de juger…

Serait-ce alors en fonction des intérêts nationaux et des stratégies occidentales en cours ? Car, quand, subitement les services secrets, des experts douteux et le ministère de l’Intérieur ; via, des médias corrompus font des annonces officielles en nous alertant de dangers imminents en n’ayant aucune…mais aucune teneur factuelle, le Peuple ne peut que s’interroger réellement sur la véracité de ces annonces grandiloquentes.

Mais si la peur doit se propager partout il faut alors passer au stade supérieur. Un autre "attentat" "aurait" été déjoué sur un vol reliant la Hollande aux Etats Unis. Cet annonce permet une fois encore de justifier, de renforcer les mesures de sécurité et de pondre des lois liberticides. Ce matin il s’agissait d’attentats déjoués en Europe. Des Pakistanais voulaient attaquer cette pauvre Europe. Mais ouf ! Ces menaces ont été déjouées par Tintin et Milou. Mais par pitié ne tombons pas dans le piège de l’islamophobie tendu plusieurs fois par jour par nos médias.

Mais là !… Soit on nous en dit trop…soit pas assez. Mais dans quelles villes ces bombes devaient-elles exploser ?

Il est vrai que la méthode fut identique concernant la pandémie du virus AH1N1. Du coup tous les citoyens européens se sentent concernés, se sentent visés et doivent avoir PEUR. Il est vrai aussi qu’il faut justifier l’engagement de l’OTAN ( passé sous silence) au Pakistan et l’envoi de drones, d’avions et de contingents qui vont tuer des milliers de victimes innocentes pour nous sauver d’un danger potentiel. Mais surtout de dangers inexistants comme ceux en Iraq et en Afghanistan, et aujourd’hui en Iran.

Sachant que le Pakistan est entièrement in-féo-dé aux USA, nous devrions y réfléchir. Et qui a crée, financé et armé Al Qaïda et les Taliban ? Hein ! Vont-ils comme pour l’Iraq nous montrer une fausse infirmière témoignant des fausses atrocités iraquiennes commises sur de faux bébés assassinés dans de fausses couveuses au Koweït, ou d’un faux charnier retrouvé sous une fausse grotte à la James Bond ou orchestrer des attentats sous de faux pavillons ?

Mais pour justifier les guerres impériales armées, de la faim, financières, économiques et cybernétiques, tous les mensonges, les sophismes et les corruptions sont de première utilité et des valets tels que BHL, Kouchner, DSK, et d‘autres, voire dans les plus hautes instances, sont indispensables pour la manipulation des esprits en Occident.

Mais le Pouvoir élu démocratiquement a-t-il le droit de prendre des décisions et des engagements aussi graves en nos Noms ? NON NON et NON. Nous devons être consultés sur tous ces sujets car, premièrement, les budgets accordés nous concernent tous et, deuxièmement, ces engagements peuvent tous nous mettre en péril. In fine ces décisions unilatérales nous mettrons un jour réellement en danger. Ces guerres iniques finiront par être le terreau d’un véritable terrorisme incontrôlé et incontrôlable. Ces populations innocentes occupées, bombardées, spoliées, violées, humiliées, gazées et assassinées par des armées occidentales, otanesques ou sionistes seront demain de véritables hordes de résistants armés, et les collabos de leur propre pays et des pays occupants et assaillants en paieront le prix fort.

C’est l’effet boomerang, celui de la roue qui tourne ou le déclin inexorable de tous les grands empires qui finissent par devenir schizophrènes. Mais nous pouvons l‘éviter en changeant nos mentalités et en élargissant nos consciences. L’ADN se décode et peut se ré-encoder.

Aujourd’hui les Américains, et ils sont 76%, ne croient plus à la version officielle du 11/9, sans parler des Russes et des autres habitants de la planète qui considèrent que ces attentats ont été orchestrés de l’intérieur avec l’aide de services étrangers et non pas par une bande de guignols, dite islamiste, n’ayant ni les moyens financiers, ni la structure adéquate, ni les infiltrations nécessaires au plus haut niveau pour atteindre le Pentagone (dont l’espace aérien est inviolable) et les autres cibles.

Et si la grande majorité de l’opinion publique internationale, pense, désormais cela, elle sait pertinemment que ces mêmes psychopathes l’ont déjà fait ailleurs et qu’ils sont prêts demain à recommencer à n’importe quel endroit

Ce revirement de l‘opinion dans ce début de prise de conscience devient l’arme absolue et la plus redoutable, si, elle se généralise contre ces manipulateus orchestrant ensemble l’avènement de leur nouvel ordre mondial inéquitable, donc pourri pour les Peuples. Car si la plèbe n’est plus crédule, le plan échoue. Nous devons refuser pour le bien de la planète et celui de l‘humanité toute entière ce Nouvel Ordre Mondial. Il est injuste et il tente d’imposer un pouvoir mondial fasciste par des privatisations généralisées, le contrôle successif de la chaîne alimentaire, des systèmes économiques et financiers ( FMI, banque mondiale etc ) et par la mise en place de régimes totalitaires que l‘on voudra nous présenter comme le nouveau paradigme de la démocratie.

Une poignée d’hommes machiavéliques et maléfiques ne peut s’octroyer tous les pouvoirs en asservissant d’avantage les Peuples pour le contrôle total des profits et celui de la domination de la planète.

Il est vrai que l’essentiel de l’actualité est volontairement occulté, que le psittacisme journalistique et politique basé sur le superflu, la désinformation et le mensonge est la seule soupe que les journalistes incompétents et les journaleux sont en droit de nous servir.

Mais qui ose nous parler des vrais sujets, de la véritable actualité, du politiquement incorrect ? Qui s’aventure à faire éclater la vérité vraie, les dessous cachés, les horribles manipulations, les stratégies de guerre et des conflits, de parler de ces faux ennemis que l’on déplace en fonction des intérêts géopolitiques et géostratégiques en Afrique, en Afghanistan, en Iraq, en Iran, au Pakistan et ailleurs ? Personne ou presque. Ceux qui osent s’aventurer sur cette voie, pour en parler, sont discrédités immédiatement ou meurent subitement.

Qui nous parle du Yémen en ce moment ? Qui nous parle, à Nous, citoyens européens des milliers de lois imposées au Parlement par la Commission européenne (non élue démocratiquement et autoproclamée) et de ses pléthores de lobbys qui servent à pousser l’Europe à se mettre à genoux définitivement pour le profit toujours incessant des multinationales ? Qui nous parle de ces mesures prises à Bruxelles de plus en plus coercitives et liberticides qui asservissent et essorent les peuples, les corporations et nos terres jusqu’à l’os ? Tels le Géant Mosanto et le Codex alimentarius. Nos parlementaires locaux ? Pffff ! Presque tous les ignorent tellement leur incurie est à l‘égale de leur fatuité ou de leur bêtise.

Ex d’un lobby pro OGM infiltré à l’AESA : La présidente du conseil d’administration de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) est aussi membre du conseil d’administration d’une association regroupant les plus grandes entreprises de l’agro-industrie. Les documents présentés font apparaître que Diana Banati, la présidente du conseil d’administration de l’AESA, a dissimulé qu’elle appartenait aussi au conseil d’aministration d’ILSI Europe (International Life Science Institute), instance dans laquelle elle côtoie des représentants de dix grandes entreprises comme Kraft Foods, Nestlé ou Danone.

L’Agence joue le rôle d’expertise scientifique pour les décisions de la Commission européenne en matière de produits alimentaires, notamment les OGM (organismes génétiquement modifiés). L’Autorité n’a jamais émis un avis négatif sur plus de 100 OGM examinés. Source le Monde.

Bruxelles n’est que la grande prostitué de Washington et de Tel-Aviv. L’Europe a été vendue par une "élite" qui un jour devra être jugée et condamnée pour cela.

Qui nous parle également des maladies iatrogènes ( maladies provoquées par les traitements médicaux, examens intrusifs, opérations et exérèses chirurgicales) qui selon l’OMS occasionnent 30000 décès par an en France. Idem des thérapies dites prophylactiques (de type vaccinal) ; comme pour le Gardasil dernièrement. Un vaccin qui est fortement conseillé aux jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus et qui fait scandale au Canada, aux Etats-Unis et en Europe tellement celui est inutile et surtout dangereux. On peut en mourir, devenir stérile et déclarer de lourdes pathologies. Et la chaîne publique OSE en vanter les mérites en faisant de surcroit de la pub pour ce labo. C’est une honte. Sans parler des maladies nosocomiales qui font plus de 20000 morts par an dans l’hexagone.

Le malade n’est plus un patient mais un client ou un matricule. La philanthropie a été remplacée par la misanthropie, née du profit constant, et au détriment total de l’être humain. Un malade est devenu en premier un chiffre d’affaire puis un bénéfice et sa guérison est devenue plus que secondaire.

Mais la science et la médecine progressent de jour en jour ?

Ah bon ! Mais elle se déshumanise ! Et pourquoi les pathologies graves augmentent-elles d’une manière fulgurante, les virus et maladies auto-immunes également ? Et pourquoi l’hygiène poussée à l’extrême tue-t-elle plus qu’elle ne sauve les vies ? Car nous n’avons plus de défenses immunitaires ma bonne dame ! Mais attention ! Rien n’est perdu….l‘espoir est toujours là. Les trusts sont présents pour nous fourguer leurs saloperies de produits de synthèse comme le Vioxx ou le Sutent, pour effectuer des tests sur les patients afin d’obtenir l’AMM définitive (autorisation de mise sur le marché) même si ensuite l’autorisation n’est pas renouvelée par principe de précaution. ( La pire et la plus scandaleuse est l’autorisation temporaire d’utilisation. Il s’agit de la possibilité, en France, d’utiliser un médicament qui ne dispose pas d’une AMM française ou européenne)

Des thérapies et des examens pour nous envoyer ad patres avec l‘aide des iatocrates complices.

Et pour ceux qui restent ? Ils sont en passe avec leur descendance de devenir une espèce de mutants idiots et, si besoin est, ils subiront des thérapies de plus en plus agressives et violentes en endommageant plus gravement encore les gènes. Car selon certains scientifiques, très très inquiets, nul ne sait à terme quelles seront les modifications de ces produits de synthèse sur le génome humain.

Mais nous vivons plus longtemps quand même ! Mouais ! C’est vite dit…et c‘est un leurre. Il n’y a surtout pas eu de guerres depuis 65 ans, aucune pandémie et nous avons aussi des conditions de vie et de travail extrêmement facilitées. Vous retirez ces paramètres et la longévité baisse sans l’aide de la médecine.

L’essentiel, le seul intérêt est quand même de mourir vieux et en bonne santé, non ! Et non diminué et sous assistance médicale journalière ou respiratoire.

Nous regardons donc, sans rien dire, tous ces morts, toutes ces vies perdues pour le profit exclusif de multinationales chimico-pharmaceutiques et celui de la Finance. Mais attention, rien ne serait possible sans la corruption. Et avec l’aide criminelle et la bêtise de certains membres du corps médical et des ministères successifs de la Santé, souvent lâches ou stipendiés, cela devient réalisable ; et pour ceux qui sont honnêtes…c’est pire, car ils sont ignorants

Alors sont-ce les Taliban, Al Qaïda ou l’Iran des Mollahs qui tuent ces millions de personnes, qui abattent nos forêts, qui polluent nos terres, nos eaux, nos mers et océans, nos aliments, leur contenant, notre air, qui fabriquent des OGM, des animaux transgéniques et clonés, des armes secrètes bactériologiques, chimiques, climatiques, psychotroniques, soniques et des ADM nouvelle génération ?

Qui tue ces millions d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards au Vietnam, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud, en Yougoslavie, au Yémen, au Pakistan, en Iraq, à Gaza, en Afghanistan et ailleurs ? Sont-ce les groupes islamistes que l’on tente de nous désigner comme les coupables de ce chaos ? Non…bien évidemment. Le complexe militaro-industriel, chimico-pharmaceutique, agroalimentaire, économico-financier, le trafic de drogue contrôlé à 90% par la CIA et la corruption généralisée de nos institutions et de certaines élites politiques et financières en sont les vrais responsables et coupables.

Et ne vous y trompez pas ! Un Madoff n’est qu’un gros poisson dans un petit bocal ou la pilule soporifique pour contenter l’opinion. Les vrais criminels restent dans l’ombre des abysses et à l’abri.

La Finance internationale anglo-saxonne est-elle dans les mains de l’Islam ? Non ! Elle est dans celle des Juifs sionistes et des Sionistes. Les terroristes islamistes ou Ahmadinejad sont-ils responsables des putschs organisés et des dictatures installées là où les sous-sols sont riches ? Non. Sont-ils responsables des guérillas, de la crise mondiale, du virus H1N1, de la grande catastrophe planétaire provoquée par BP, des malformations et des décès provoqués par le Roundup de Mosanto ? Non. Les exemples sont trop nombreux pour tous les citer ici.

Alors l’Islam est-il un danger ou est-il un bouc émissaire pour nous cacher l’horrible face de l’Occident et de son parèdre Israël ? L’unique question est : Qui sont…et où sont les vrais terroristes, ceux qui détruisent la planète, massacrent des dizaines de millions de victimes innocentes et qui menacent tous les jours nos vies ?